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RETOUR VERS LE FUTUR
Parmi les machines ayant marqué l’histoire du flipper durant « l’âge d’or », il y en a certains qui sont au dessus de tous. Certains disent même que leur place est au Panthéon du flip. A n’en pas douter, Monster Bash fait partie de ceux-là. Et qu’il s’agisse ici de la version remake de Chicago Gaming n’y change rien. Car n’en déplaise aux vieux pinheads réfractaires à la nouveauté, aux aficionados du « ça n’a rien à voir et c’était mieux avant », le serial remaker Chicago Gaming offre au Monster Bash (et à nous par la même occasion) un retour vers le futur bien mérité.
Cette réédition est une chance supplémentaire pour les collectionneurs d’intégrer cette machine mythique dans leur gameroom. En effet, les modèles originaux sont rares, souvent en mauvais état pour cause d’exploitation dans les bars, et atteignent des sommets en terme de prix de revente d’occasion même proche du coma pinballistique. Bref, espérer un Monster Bash original, propre à l’extérieur, avec pièce et carte d’origine, sans avoir à mettre les mains dedans, avec un plateau nickel, est un peu comme espérer un burger de Mac Do identique à la photo de présentation de l’arrière caisse : ça doit exister mais on n’en a jamais vu !
Et on parle en connaissance de cause, car ici à la rédaction, le premier flip que nous avons eu était un Monster Bash original. Il a été livré avec tous les accessoires : carte originale sans que les piles n’aient coulé dessus (un miracle), odeur de clope originale, caisse défoncée originale, pieds rouillés originaux, plateau avec un hole aussi grand que le Grand Canyon et pannes en tous genres originales. Au fur et à mesure des parties, les capteurs, bobines, plastiques et toys ont cédé les uns après les autres… Nous, on aime jouer, pas passer notre temps et notre argent en réparations. Alors quand, en 2018, Chicago Gaming annonce la sortie de son troisème remake (le premier étant Medieval Madness, le deuxième Attack From Mars) et qu’il s’agit du Monster Bash, à la rédaction nous n’avons pas hésité un seul instant : nous avons commis le crime de lèse majesté sans aucune culpabilité et nous avons revendu notre MB pour nous procurer un Monster Bash édition LE !
DES MONSTRES HAUT EN COULEUR
Le grand jour arrive ! Excitation toute particulière lorsque nous avons ouvert le carton car c’était à peine croyable de déballer un flipper neuf conçu il y a vingt ans auparavant. C’était encore mieux que la résurrection du Christ (car le flipper, lui, ne s’est pas barré au bout de quelques jours…). Habitué à notre vieille relique, la première impression que nous avons eu fut : alors en vrai ça ressemblait à ça ! Il est clair que si l’on remplace le contexte de cette machine en 1998, ça a dû vraiment donner une claque aux autres machines de l’époque.
Chicago Gaming, basé sur le modèle de Stern, a sorti trois versions de son remake : la version CE (Classic edition), la version SE (Special edition) et la version LE (limited edition).
La version CE (visuel en début d’article) est absolument identique en tous points au modèle original à l’exception faite du DMD qui a cédé sa place à un écran LCD simulant le DMD d’origine. On remarque également que les logos de Williams (fabriquant d’origine) ont eux aussi été remplacés par ceux de Chicago Gaming. Ce sont les seules différences, rien d’autre (sauf pour le câblage et l’électronique bien évidemment…).
Un soin tout particulier a été apporté à la refonte complète de toutes les animations. Évidemment passer à un écran LCD ça aide, on gagne en définition et lorsqu’on y ajoute la couleur on obtient une palette graphique plus riche donc plus de contraste et de détails.
C’est dès la version SE que les différences s’accentuent pour laisser place aux avantages des flippers nouvelle génération. En effet, l’écran de taille d’origine est remplacé par un écran aux dimensions plus grandes (19¼ »), le système son est upgradé pour une meilleure qualité, l’éclairage général du plateau et de la back board sont passés en led RGB.
Des leds bicolores sont ajoutées aux pieds de la créature du Dr.Frankenstein ainsi que dans le hole et pour finir, les détails sur les monstres ont été améliorés.
Pour la version LE, on passe évidemment un cap. En plus des améliorations de la version SE, on a une peinture bleue pailletée métallique sur l’ensemble du flipper (pied et caisse) du plus bel effet, une plaque sérigraphiée au laser représentant l’ensemble des monstres d’Universal placée sur la lockbar, une plaque métal avec le numéro de série de l’édition limitée sur le apron, un disque plasma, un topper éclairé vraiment génial qui termine à la perfection le fronton, des mirrors blade (toujours agréables) et un shaker. Le shaker est d’ailleurs le seul point décevant de ce remake car il est à notre sens sous exploité. Là où sur d’autres modèles, il apporte un véritable plus, ici il n’est qu’anecdotique et non programmable du moins pas des masses…
GAMEPLAY DU MONSTER BASH
Alors, vous trouverez toujours quelqu’un pour vous dire l’inverse car il est plus intelligent que tout le monde et que son feeling fait référence et que lui était là au moment où le flipper est sorti en 98 mais on vous le répète, il n’y a aucune, mais alors aucune différence de gameplay ou de règle avec le modèle original. C’est pour cela que l’on appelle ça un remake et que Chicago Gaming Company, Stern Pinball Inc. et Planetary Pinball Supply ont uni leurs force pour produire le premier remake (Medieval Madness). Donc ce que nous allons vous expliquer et également valable pour le Monster Bash Original.
Le pitch : vous êtes un producteur de musique un peu fou qui s’est mis en tête de faire le concert de rock le plus monstrueux jamais organisé ! Pour ce faire, vous avez l’idée de réveiller les monstres les plus mythiques et de les réunir au sein du même groupe pour un jam d’enfer (monster bash) et si le concert est concluant, vous devrez débloquer leurs instruments respectifs pour enregistrer un album avec eux (monster of rock). Un pitch simple et fun à l’image de ce flipper hors du commun et se paie le luxe d’avoir un flow fluide que nous qualifierons de mid-tempo.
Le secret de cette machine ? Son architecture et ses règles. Toutes les deux sont simples. C’est pour cela que ce flip est un hit, car il est tout public, les enfants comme les adultes vont pouvoir passer de longues heures d’amusement dessus. Si vous voulez faire découvrir le monde du flipper à un total novice, c’est le parfait pinball pour le faire.
Commençons donc par son architecture : les monstres que vous allez devoir réveiller sont répartis sur l’ensemble du plateau et de façon homogène en arc de cercle. Il n’y a que deux rampes quasiment symétriques (une à gauche en simple entrée et une à droite à double entrée). Tout en haut à droite vous trouvez les bumpers au nombre de trois. Un peu plus bas vers le centre se situe le hole dont nous reparlerons plus tard et au centre la lane avec spinner du moshpit. Voilà pour les éléments principaux. On vous l’a dit, c’est simple.
Simple comme le skill shot de début de jeu. Oui, il n’y en a qu’un seul et il est quasiment inratable. Effectivement, ce flipper ne dispose pas de lance bille mais d’un autoplunger. Donc vous n’avez pas à jauger votre lancer de départ. Il vous suffit d’appuyer sur le launch ball et d’utiliser les boutons du flipper pour allumer l’une des lettres D.I.G contenues dans les petits inserts en formes de pyramides tout en haut du plateau au passage de la bille. Euh… je ne sais plus si on vous l’a dit mais ce flip est simple.
« I am Count Dracula…and you’re not ! »
A gauche, sous un plastique translucide vert se trouve la créature du lagon noir dont la seule envie est de prendre un bon bain dans un spa à bulle sirotant un petit cocktail le tout entourée de jolies filles. Vous devrez shooter plusieurs fois dans la direction de son lagon pour la réveiller et ensuite utiliser les couloirs pour débloquer son instrument : le saxophone.
La fiancée de la créature du Dr.Frankenstein se situe en haut à gauche du plateau. Pour la débloquer, il faudra passer par les deux rampes plusieurs fois pour allumer les inserts qui vous informe sur votre progression et refaire le même chemin pour se procurer son microphone. C’est personnellement la créature que j’ai le plus de mal à valider et pour une raison qui m’échappe car ses rampes ne sont pas plus difficiles que cela.
La créature du Dr. Frankenstein, abusivement appelée Frankenstein tout court alors qu’il s’agit bien de la créature et non du docteur, est allongée sur sa table d’opération et attend sagement que la foudre vienne lui donner vie. Mais avant cela, vous allez devoir aider Igor et le docteur à retrouver les membres de la créature afin de les assembler. Pour se faire, vous allez devoir shooter plusieurs fois la porte escamotable qui condamne l’accès à la deuxième entrée de la rampe de droite (attention ce passage se fait sur la gauche). Une fois cette opération réalisée, vous déclenchez une animation fort sympathique mettant en scène cette fois-ci le docteur et Igor donnant vie à la créature. Cette dernière se redresse alors et vous devrez la shooter pour lui prendre son instrument : le clavier.
Accessoirement, vous déclenchez également l’un des deux multiball du jeu. Ce multibille est relativement simple à avoir. Lorsque votre niveau augmentera avec la pratique, nous vous conseillons de ne le déclencher qu’une fois les autres monstres réveillés. Ainsi, le multiball aidant, il sera plus facile pour vous de collecter l’ensemble des instrument ouvrant la voie au monster of rock.
Le loup garou est le seul monstre à ne pas disposer de sa propre figurine en 3D. Il est simplement représenté sur un plastique rétro éclairé en fond de plateau. Passez par les couloirs de gauche et de droite pour faire monter les cycles de la lune jusqu’à ce qu’elle soit pleine pour le transformer. Répéter l’opération pour récupérer la batterie, l’instrument de la bête.
La momie quant à elle, repose dans son sarcophage devant ses pyramides en haut à droite du plateau. Utilisez les bumpers pour aider les archéologues à creuser vers la chambre funéraire et tirer cet ancien pharaon de son sommeil millénaire. Tirer dans le hole pour achever le travail, le sarcophage s’ouvre alors et ensuite, utilisez la même procédure que pour le loup garou et la créature du lagon pour obtenir son instrument la basse.
Le Comte Dracula
On garde le meilleur pour la fin. Le meilleur car de loin le plus fun dans l’animation sur le LCD, l’animation sur le plateau et les répliques pourvues d’un fort accent slave qui fusent tout au long du flipper et particulièrement lorsque vous shooter les cibles rectangulaires rouges servant à épeler le mot D.R.A.C.U.L.A pour le réveiller. Lorsque vous avez fini d’épeler son nom, tirez en direction du hole pour que Dracula sorte littéralement de son cercueil et effectue des allers-retours, plus ou moins vite, restant parfois statique ou non, le tout en arc de cercle dans l’espoir de vous hypnotiser : « I will mesmerize you with my semi-circular mouvement ! » Le but pour vous est de maintenant réussir à tirer sur cette cible mouvante pour collecter son instrument la guitare. Vous retrouvez ce personnage particulièrement fun dans l’animation de l’extra ball où il effectue un déhanché diabolique à rendre jaloux John Travolta dans la fièvre du samedi soir. Malheureusement pour lui, la boule à facette vient mettre un terme prématurément à cette danse certainement typique des Carpates.
Bonus et Phantom flip
Pour vous aider dans votre aventure, vous allez pouvoir compter sur des bonus que vous pouvez obtenir de façon aléatoire en vous dirigeant tout droit dans le trou situé en haut légèrement sur la droite. Essayez d’y aller fréquemment car vous obtiendrez soit un avancement sur les étapes qui vous sépare du réveil des créatures, soit des items vous permettant de vaincre les créature plus rapidement (et encore d’autres choses mais nous nous concentrons sur ceux là). Chaque créature a un point faible et voici les items pour chaque créature : la gousse d’ail pour Dracula, le sèche cheveux pour la fiancée de la créature du Dr.Frankenstein, un ancien parchemin pour la momie, une balle en argent pour le loup garou, un harpon pour la créature du lagon noir et enfin la torche pour la créature du Dr.Frankenstein. Une fois que vous disposez de l’un de ces items, l’insert rouge « special » s’allume dans les outlanes. Pour les utiliser il vous suffit de presser le bouton launch ball au moment ou vous les avez réveillés. Cela vous demandera une action en moins pour débloquer leur instrument. Vous remarquerez sur la photo d’illustration qu’à la droite du « special » un insert bleu est allumé, on vous en parle tout de suite.
Le seul gadget de ce flipper est unique en son genre. Il s’agit du phantom flip. Une petite « innovation » à l’époque qui a fait (et fait toujours aujourd’hui) son petit effet. Le principe est simple (tiens, j’ai l’impression que je l’utilise beaucoup ce mot), un petit opto est dissimulé dans les deux inlane et au passage de la bille, lorsqu’ils ont été activés, un petit fantôme s’occupe pour vous d’envoyer la bille dans la rampe, le hole ou bien encore la lane la plus pertinente pour votre progression sans que vous ayez à toucher aux boutons du flipper. Sympa non ? Le seul problème, c’est que ce n’est pas toujours 100% fiable. De plus, lorsque votre flip est neuf il faudra quelques parties avant que le logiciel apprenne la vitesse et la direction que doit prendre la bille avant que la fonctionnalité ne soient parfaitement calibrée. Vous pouvez à tout moment réinitialiser ce preset dans le menu de la door si vous trouvez que le calibrage est de mauvaise qualité. Pour activer les phantom flip, vous devez shooter les petites cibles qui entourent la créature du Dr.Frankenstein afin d’épeler le mot « phantom ».
WIZARD, VOUS AVEZ-DIT WIZARD ? COMME C’EST WIZARD !
Bon, ça y est, vous avez pigé le fonctionnement du flip ? Top ! Mais alors que se passe-t-il lorsque vous avez réveillé tous les monstres ? Et si en plus vous avez collectés tous les instruments ? Nous allons voir cela tout de suite !
Juste au dessus des batteurs vous avez, répartis en arc de cercle dans l’ordre de disposition du flipper, les portraits en insert de chaque créature ainsi que leurs instruments respectifs en dessous. Cela vous permet de suivre votre progression et ainsi de vous préparer au mini wizard mode et au wizard mode. Simple n’est-il pas ? (il faut que j’arrête avec ça !)
Une fois que vous avez donc réveillé l’ensemble des monstres, l’insert monster bash s’allume et vous devez tirer directement dans le hole pour déclencher le mini wizard mode. Lors de ce multibille, l’ensemble des monstres vont jouer un concert endiablé et vous devrez profiter de cela pour enchainer les jackpots de folies qui vont sacrément faire augmenter votre score.
Pour le wizard mode (monster of rock, maladroitement traduit en français par monstre du rocher), le fonctionnement est identique sauf que vous devrez avoir collecté l’ensemble des créatures et leurs instruments. Le multiball est alors dantesque et vous rapporte un nombre de points exponentiel.
Ah oui ! J’ai oublié de vous parler d’un petit mode facile à obtenir, le monster moshpit. Très simple à obtenir, il vous suffit de shooter dans la lane du milieu jusqu’à faire grimper la jauge correspondante pour le déclencher en terminant dans le trou comme d’habitude. Vous obtiendrez alors un petit multiball qui score légèrement.
Voilà, vous savez tout ou à peu prêt de ce Monster Bash remake. C’est une vraie réussite ce flipper, autant le remake que l’original. Si vous avez la chance de pouvoir vous en procurer un, vous pouvez y aller les yeux fermés mais gardez tout même un œil ouvert car on ne sait jamais si des monstres rôdent dans les parages…
FICHE TECHNIQUE
GÉNÉRAL :
Fabriquant : Chicago Gaming Company
Date de production : octobre 2018
Processeur : Stern Spike 2 System
Abrévation : MBR (CE,SE, LE)
Unités produites : N/C
Prix de lancement : 7390€ CE, 8640€ SE, 9390€ LE
TOYS :
Éléments 3D : la créature du lagon noir (dans son lagon sous le plateau), Igor, Dr.Frankenstein, fiancée de la créature du Dr.Frankenstein, momie avec sarcophage ouvrant, Dracula mobile hors de son cercueil, la créature de Frankenstein amovible sur sa table, disque plasma (version LE uniquement)
Gadget : phantom flip
ÉQUIPE TECHNIQUE ET ARTISTIQUE :
Design : George Gomez
Art : Kevin O’Connor
Animation : Adam Rhine
Mécanique : Chris Shipman, Robert C. Friesl
Musique : Vince Pontarelli
Son : Vince Pontarelli
Software : Lyman F. Sheats Jr.
Note : easter egg « Totally » pour lancer la chanson Lyman’s Lament, avant de lancer votre première bille, pressez le bouton de gauche 11 fois, le droit 1 fois, puis le gauche 5 fois, le droit 1 fois ensuite le gauche 6 fois et pour terminer le droit 1 fois.