Flipper John Wick | Stern Pinball| Premier Aperçu

A peine remis de la (très bonne) surprise du Jaws en ce début 2024, Stern Pinball remet le couvert pour sa traditionnelle sortie printanière avec encore une fois, un film. Mais cette fois-ci, le leader mondial sort des classiques bien rétros et s’attaque à une franchise récente aussi culte que controversée : John Wick.

Véritable hommage aux films d’actions dont les scénarios tiennent sur des timbres postes pour les uns, nanar irregardable pour d’autres, série de films totalement inconnus pour les derniers, bref… Autant dire que le choix de Stern sur cette licence divise encore un peu plus qu’à l’accoutumée.

Et pour ne rien vous cacher, à la rédaction on est aussi mi-figue, mi-raisin, pour tout un tas de raisons dont certaines ont déjà bien fait trembler la flippo-sphère ces derniers jours, car oui cette nouvelle sortie buzz beaucoup, mais pas que pour des bonnes raisons.

Alors tachons d’y voir un peu plus clair au travers de cette preview flipper John Wick et de se faire un premier avis sur la sortie de cette machine.

Il a volé la voiture de John Wick, monsieur, et, euh… Il a tué son chien.

Si vous ne connaissez pas la série de films John Wick, je vais tenter de vous résumer ça en quelques lignes :

Un ancien tueur à gages repenti voit mourir sa femme d’une maladie et vit sa pire vie. Au même moment des voyous à la solde d’un malfrat local lui piquent sa voiture (qu’il chérit presque autant que sa femme) et lui bute son chien (qu’il considérait comme le dernier souvenir de sa femme). Il décide de se venger en rasant l’intégralité de la mafia concernée à renforts de bastos de tous calibres dans des scènes d’action dignes d’un final de film d’action des années 90.

Ça tire dans tous les sens, ça bourrine, ça canarde, c’est violent, c’est gore, c’est jouissif et ça ne nécessite aucun effort cérébral pour capter l’essence même du film.

Et cerise sur le gâteau, le fameux John Wick est joué par Keanu Reeves, et on aime bien Keanu Reeves (si, tout le monde l’aime, c’est un fait !).

john wick 2 laffiche


Voilà, tout ça pour dire que si vous n’avez pas vu ces films, regardez-les (au moins le premier), vous ne passerez, de toute façon, pas un mauvais moment. A moins que vous ne juriez que par les films d’auteurs mais là… On ne peut plus grand-chose pour vous.

Ceci étant dit, à l’annonce de Stern de la sortie d’un flipper sur cette franchise, on pouvait être enthousiasmé pour plusieurs raisons :

  • C’est une licence de films récents (la dernière du même acabit remonte à 2017 avec Les Gardiens de la Galaxie)
  • C’est un thème original et moins en vogue que les précédents (c’est aussi à double tranchant, on le verra plus tard)
  • Ce n’est pas un flipper musical
  • Ce n’est pas un flipper Marvel ou sur une autre franchise Disney

MAIS (oui parce qu’il y « mais » …), on s‘accordera tous à dire que pour faire un beau world under glass et imaginer des toys attrayants, il faut un univers suffisamment riche ou qui dispose d’une identité bien particulière pour que la transposition sur un plateau de flipper fasse son petit effet « whaou » dès le premier coup d’œil. Et c’est peut-être là où le bât blesse avec John Wick…

Car même si les films sont bons, ça reste des films dans lesquels les scènes cultes se passent souvent la nuit, dans un univers sombre avec une patte artistique assez « classique » pour des fims d’actions : des mecs se tirent dessus, voilà.

Donc sortis de quelques éléments propres à la franchise comme l’arsenal de flingues ou la fameuse Ford Mustang Mach 1 (dans les faits, il y a plusieurs variantes mais ça reste systématiquement des Muscle Cars Ford) ben… Il n’y a pas grand-chose qui rende cette série de films reconnaissables parmi tant d’autres.

D’ailleurs les flingues omniprésents dans la saga, parlons-en !

John Woke…

Je disais donc que l’univers propre à la saga n’est pas forcément le plus fourni des films d’action et qu’à l’inverse de certains classiques du genre comme Terminator, Mad Max, Matrix ou même Rambo, il n’y a malheureusement pas énormément d’éléments visuels marquants qui nous rappelle John Wick. Mais a minima il y a tout l’arsenal de ce bon vieux John, qu’il a cimenté au fond d’une cache dans son sous-sol. C’est bien simple, le type est aussi équipé que tout un régiment et est un hommage à lui seul au 2ème amendement !

Sauf que là… Faute de goût. Aucune arme sur le plateau, ni en toys, ni en artwork, ni rien… Juste quelques armes blanches dont les katanas utilisés notamment dans les 3ème et 4ème volets. Mais de là à réduire l’éventail des armes utilisées dans le film à quelques couteaux et nunchakus…

Flipper John Wick Stern Pinball Plateau details 1
Bah ? Où qu’ils sont les flingues ?

George Gomez indiquera par la suite qu’il s’agissait d’une demande explicite du studio Lionsgate de ne pas inclure d’éléments de ce type sur le visuel fixe de la machine (des armes sont visibles dans les scènes qui passent à l’écran néanmoins). On peut légitimement se demander « quel intérêt de choisir cette licence alors ? ». Peut-être pour rendre la machine plus accessible au jeune public ? Quoiqu’il en soit, ce choix ne laisse pas indifférent et ne rend, malheureusement, pas hommage à ce qu’est réellement le film.

C’est moi ou ça fait cheap ?

Parlons un peu du visuel maintenant. Tout d’abord les différents artworks de caisse ou de backglass sont globalement à peu près tous du même niveau. Plus jolis que ceux d’un James Bond mais moins léchés que ceux faits par Zombie Yeti.

Ça tombe bien, on passe notre temps à dire qu’on ne veut plus voir du Zombie Yeti partout alors ne boudons pas notre plaisir. Même si la patte graphique n’est pas la plus incroyable que l’on ait pu voir, elle reste assez honnête (au regard encore une fois, de la pauvreté visuelle de l’univers propre au film. Ça se sent d’ailleurs beaucoup sur la version Premium, qui est de loin la plus fade…).

Pour ce qui est de l’artwork du plateau, c’est dans la continuité et somme toute, assez joli. On reconnait bien les acteurs et on préfère de toute façon voir des reproductions dessinées qu’un bête patchwork à la « Photoshop ». Là-dessus, rien à dire.

Flipper John Wick Stern Pinball Plateau

Par contre pour le reste, aïe… Car si l’univers sous la glace semble assez riche (même si là encore on tire sur les quelques éléments cultes du film pour en faire des toys, comme l’hôtel Continental…), le rendu en vidéo dès que la bille se balade fait un poil cheap.

C’est certes fourni, mais ça ne respire pas la solidité. Et le côté « jouet » des quelques toys mobiles comme le marqueur de sang, la voiture ou la cache d’armes nous rappelle les vieilles productions Stern comme le Soprano. C’est fourni certes, mais ça bagotte dans tous les sens, ça vibre et ça bouge dès que la bille roule à côté. A tel point qu’on espère qu’un airball ne viendra pas réduire en miette tous ces petits accessoires en plastique qui ne tiennent que par des charnières qui ont l’air aussi fragiles qu’un vegan en hiver…

Reste le choix des convolux verts sur un enchevêtrement de plastiques représentant la ville de New York, censé représenter les lumières nocturnes. Pas bien folichon tout ça… Et encore une fois, ça donne l’impression de racler les fonds de tiroir pour trouver quel élément visuel on peut venir glisser sur le plateau pour rappeler la franchise.

Flipper John Wick Stern Pinball Convolux

Pour l’ambiance sonore nous aurons le droit à des call-out faits par l’acteur Ian McShane (Winston dans le film) et des musiques composées par Charles Lee Benante, batteur du groupe de Trash Metal : Anthrax

Un gameplay asymétrique ?

Le moins que l’on puisse dire néanmoins, c’est que le plateau est fourni et déstructuré. Passée la potentielle mauvaise impression des toys, pour le reste du plateau on ne peut que se réjouir !

C’est absolument blindé de choses à faire ! A tel point qu’on passe notre temps à faire pause sur la vidéo de présentation de Gomez et Sexton pour être sûr de bien comprendre les mécaniques de jeu qui nous sont expliquées. Jugez plutôt :

  • Le bash toy quasi central est donc la fameuse Ford Mustang que l’on peut frapper de face, mais aussi de côté lorsque cette dernière bloque l’entrée de l’hôtel Continental ou encore par derrière en utilisant une rampe qui propulse la bille dans son dos. Plutôt original.
  • Le marqueur de sang fait plutôt office de gimmick et s’ouvre au passage de la bille dans certaines missions.
  • La cache d’arme s’ouvre quant à elle au passage de la bille, laissant apparaitre un hole permettant de lancer les contrats pour chaque faction de l’univers John Wick.
  • On retrouve une bille captive à l’entrée de l’hôtel (que la fameuse Mustang vient donc cacher de temps à autre).
  • L’enchevêtrement de rampes correspondant à chaque gros personnage de la saga semble plutôt bien pensé et relativement fourni pour espérer des tirs aussi précis qu’inattendus.
  • Le seul et unique bumper présent fait office de « zone » à part entière puisqu’il accueille le multiball qui tombe directement dessus et représente, au travers des cibles fixes qui le bordent le nightclub Red Circle. Un autre lieu culte de la saga. Pourquoi pas…

Pour le reste, on retrouve quelques innovations qu’il sera bon de décortiquer une fois la machine en main pour se faire un avis sur le réel intérêt en jeu.

Flipper John Wick Stern Pinball plateau hotel 1

Le tout est sobrement intitulé : « Dynamic Game Mode System » et contient plusieurs concepts :

  • Le premier reprend le principe des ennemis (ou bots) d’un jeu d’action en promettant une action visuelle (sur l’écran principal) différente selon si on envoie notre bille dans un endroit ou un autre, ou bien si l’on fait un shoot lorsqu’un mini insert est allumé ou bien plusieurs etc. L’idée étant de donner l’impression que l’on se bat avec un ou plusieurs ennemis de manière différente à chaque partie en rendant le joueur acteur de ce qu’il va se passer à l’écran.
  • La seconde fonctionnalité utilise le Stern Insider Connected et permet (au-delà de se challenger entre potes sur ses scores et sa progression) de recevoir via son smartphone des « contrats ». Autrement dit, des défis qu’il faudra résoudre en jouant au jeu, une fois le contrat accepté pour espérer être le premier à réussir et (on imagine) s’imposer comme le meilleur chasseur de primes dans le tableau des scores.

Sans dire que ça révolutionne le monde du flipper, ça a au moins le mérite d’apporter une touche d’innovation. Reste à voir si le jeu en vaut la chandelle ou bien si le concept prend l’eau dès les premiers jours et termine au rang des fausses bonnes idées. Affaire à suivre.

Dans tous les cas, on ne peut pas dire que ce John Wick n’est qu’un plateau vide. Alors cheap ou pas, moche ou pas, il y aura dans tous les cas, plein de choses à faire !

Il faut terminer combien de contrats pour se le payer ?

Comme d’habitude, le leader du marché nous gratifie des 3 éditions Pro, Premium et Limited avec leurs différences visuelles et de gameplay (pour le pro). Ce qui joue bien entendu sur le tarif. Même si pour une fois, les différences en termes de gameplay sont assez limitées entre le pro et les premium/LE.

Les tarifs devraient se situer dans les mêmes eaux que le Jaws (visez le jeu de mots !), soit approximativement :

  • 9000 € pour la version Pro
  • 11 500 € pour la version Premium
  • 16 500 € pour la version Limited

Concernant la disponibilité, les modèles Pro devraient arriver dans l’hexagone dès la deuxième quinzaine de Juin chez vos distributeurs préférés. Pour les autres versions, pas de date annoncée pour l’instant.

Alors au final, on en pense quoi de tout ça ?

Et bien ce n’est pas très clair !

Car même si le choix de la licence semble être une belle idée de prime abord, la réalisation visuelle ne marque pas les esprits dès le premier coup d’œil.

L’univers sous la glace n’est pas affreux mais sûrement trop pauvre en originalité pour avoir un véritable impact sur le joueur (on est loin du requin qui sort sous le bateau d’un Jaws par exemple).

Les mécaniques de jeu, quant à elles, intriguent autant qu’elles nous laissent méfiants sur le véritable intérêt une fois en jeu.

Alors arrêtons-nous là pour les suppositions en espérons très rapidement pouvoir nous faire un avis définitif sur la machine une fois qu’elle sera disponible. Que ce soit pour de bonnes ou de mauvaises raisons, tout le monde a envie de confirmer (ou non) sa première impression.

De notre côté, on attend avec curiosité sans être impatient non plus. Mais vous savez ce que l’on dit : on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise…

Syl Vain
Syl Vain
Fan de pop culture des années 80/90, collectionneur compulsif et partisan du "c'était mieux avant !"

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