Flipper The Walking Dead Remastered | Premier aperçu

Stern Pinball avait frappé fort avec son remake de leur flipper Metallica. La quintessence de la machine originelle, en mieux. Que dire de ce flipper The Walking Dead Remastered ? Hé bien que les sorties s’enchaînent et ne se ressemblent pas.

Flipper The Walking Dead : le pinball des masos

Sorti en 2014, le flipper Walking Dead recueille des appréciations que l’on pourrait presque qualifier d’unanimes :

• Le code est une pépite, notamment le “Horde Mode”, un mini-wizard qui vous met aux prises avec des floppées de zombies à charcuter.
• Le jeu vous punit méchamment, notamment avec des avions brutaux (un avion, c’est quand la bille file entre les batteurs avec peu de chances de la sauver).
• Et pourtant, l’expérience a un goût de reviens-y. Je l’ai toujours dit, le Pinhead est un masochiste qui s’ignore. En fait je ne l’avais jamais dit, mais voilà, je le répèterai désormais.

Quand on s’intéresse au casting de la machine, rien ne nous étonne en réalité :

• Mon héros Lyman Sheats (Medieval Madness, Attack From Mars, Monster Bash) est au code. Donc forcément celui-ci respire la maîtrise et la facilité d’accès, sans se laisser faire pour autant.
• John Borg a travaillé sur le design. On lui doit le flipper TMNT, le plus frustrant auquel je n’ai jamais joué.

Bref, le flipper est le digne fils de ses géniteurs, facile à comprendre et difficile à maîtriser.

Pour terminer la rétrospective, rappelons que la licence s’appuie sur la série, et non la bande dessinée à l’origine de l’univers.

Le Remastered : ou comment saccager une licence

Voici mon coup de gueule, mon coup de griffe, mon éditorial rageur ! Ca ne m’arrive pas souvent, mais là, ce n’est pas possible ! Où va-t-on ?

The Walking Dead est une licence que j’apprécie beaucoup. Plus pour sa BD que pour sa série, mais peu importe. Alors j’ai des exigences, oui Madame !

Avec The Walking Dead, on se parle d’un univers sombre à bien des égards :

• Une histoire où les humains vivants se font souffrir encore plus que les zombies ne les écharpent.
• Un graphisme aux teintes foncées, aux couleurs tristes, avec peu de contrastes, ne nous donnant que peu d’espoir dans un avenir meilleur.

Voici le matériau de base : de la souffrance, de la peur, du désespoir. Alors oui, ce n’est pas le thème le plus gai à faire trôner dans son salon ou sa gameroom, mais fallait pas chercher cette licence si Stern voulait de la joie à verser dans les cœurs.

Et qu’est-ce qu’on vient nous pondre ? Un artwork rouge et bleu bien pétant, avec des explosions à tire-larigot pour orner la caisse ou le fronton selon la version ! En soi, ce n’est pas vilain, mais quel rapport avec le sujet, nom de nom ?

Jusqu’à présent, je n’avais rien eu à redire de Stern quant au respect des licences qu’il acquiert à prix d’or. On se souvient du pari osé d’un artwork “sable” pour The Mandalorian, du code impeccablement cohérent de Dungeons & Dragons, de l’ambiance délicieusement retro de Batman 66… De mon point de vue, c’est le premier FAIL du leader du marché sur cette dimension.

Le criminel s’appelle Robert Laskey… Ou Seth ?

L’artiste qui a commis cette hérésie se nomme Robert Laskey. Ca me fait d’autant plus de peine que l’homme est doué. Je vous laisse visiter son portfolio pour en juger. Sa réinterprétation des Universal Monsters me tape dans l’œil par exemple.

Mais alors, comment a-t-il pu passer à côté de son sujet ? Je parierais que le brief qu’il a reçu ne lui a pas donné vraiment le choix. Seth Davis, le CEO de Stern et ancien employé de Disney, a dû intervenir pour exiger un look compatible avec le grand public, quitte à s’écarter de la direction artistique initiale.

Par ailleurs, je ne sais pas dans quelle mesure Zombie Yeti, l’artiste en chef de Stern, y est pour quelque chose. Je ne peux néanmoins m’empêcher de penser que, depuis son recrutement, les palettes de couleurs perdent en variété. Il est un peu tôt pour le blâmer, même si forcément il a une part de responsabilité.

Et sinon, quoi de neuf sur ce flipper The Walking Dead Remastered ?

Fini de râler, passons aux nouveautés qu’apporte cette réédition. Je vous le fais en liste à puces, car on est pas sur du changement majeur. Un Remastered oui, mais clairement pas un reboot. Allons-y :

• Les mécaniques, et notamment l’arbalette, améliorées;
• de nouveaux effets de lumière;
• de nouvelles têtes de zombies sur les slingshots;
• un code mis à jour, même si aucun détail sur les variations n’a été donné;
• des side armors élégantes;
• des haut-parleurs bien habillés et enluminés;
• un écran passé en LCD et, forcément, une refonte complète des animations reprenant toutefois la même intention que sur le DMD de 2014;
• le nouveau système Spike 3.

Pour mémoire, le Spike 3 offre un matériel informatique plus puissant et la compatibilité avec les casques audio. Il permet également un écran plus large, ce qui n’est pas du luxe car les timbres postes de Stern commençaient à faire tâche comparés à la concurrence (JJP en tête).

La principale amélioration se passe donc sur le fronton, avec cet écran et ces animations remis au goût du jour, ainsi que ces haut-parleurs rehaussés de light kits.

Premium et Limited Editions uniquement

Pour ce remastered, Stern ne propose pas de version Pro (l’entrée de gamme). La version Premium bénéficiant de finitions supérieures à la normale (notamment les side armors), je pense que personne n’y perd au change.

La version LE est limitée à 500 exemplaires numérotés et signés, rien de nouveau de ce côté-là.

Si vous ne respectez rien, vous aimerez ce flipper

En terme de gameplay, le flipper originel était bon, et il ne peut devenir que meilleur avec cette réédition. Donc si vous vous contrefoutez du respect de la licence et appréciez vous faire fesser avec des orties, jetez-vous sur cette machine.

Pour ma part, je nierai y avoir pris du plaisir. Il fallait pas cracher à ce point sur cette BD culte !