En février 2024, Damian Hartin, le fondateur du fabricant australien de flippers Haggis Pinball, annonçait un ralentissement de sa production ainsi qu’une nécessaire recapitalisation, sans qu’un investisseur ne soit nommé. Tout ceci ne sentait pas bon du tour, et en ce mois de juillet 2024, le couperet est tombé.
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Haggis Pinball : liquidation pour insolvabilité
Le 18 juillet 2024, une assemblée générale a validé la liquidation financière de Haggis Pinball. L’insolvabilité évoquée dans le document officiel signifie que le constructeur n’a pas les moyens de payer ses créanciers. Des bennes à ordure et des camions auraient été vus devant les locaux de l’entreprise.
La société Cathro & Partners est nommée liquidatrice de la société. Ces professionnels de la fermeture de boîte vont vendre tous les actifs du fabricant pour rembourser autant que possible les dettes.
Les clients d’Haggis Pinball ont-ils une chance de récupérer leur argent ?
Comme beaucoup d’acteurs du monde du flipper, Haggis pratiquait la politique commerciale de l’acompte : le client verse une part du prix de la machine pour faire démarrer la production, et paye le complément à réception. Sans aucun doute, une partie de la clientèle a versé un acompte et ne recevra jamais de flippers.
Ces infortunés peuvent-ils récupérer leur argent, à défaut du jeu ? Le droit commercial australien semble proche du droit français, donc l’espoir est mince. Pour faire court, les clients et fournisseurs commerciaux passent derrière l’administration fiscale, les banques et les salariés. Autant dire qu’il ne reste souvent plus grand chose une fois remboursés les créanciers prioritaires. Si l’acheteur est passé par un distributeur, ce dernier pourrait prendre en charge la défaillance de son partenaire. Mais les vendeurs ne sont pas forcément eux-mêmes en grande forme…
Et l’absence de communication de Damian Hartin ne présage rien de bon.
Aucune communication de la part de Damian Hartin
A l’heure où cet article est écrit, aucun membre de l’équipe Haggis n’a pris la parole. Pire : le site web n’est plus accessible, la page Facebook non plus.
Les messages rageurs se multiplient sur les réseaux sociaux, et on commence à traiter l’équipe Haggis d’escrocs. Tirer de telles conclusions est prématuré : les liquidateurs ont peut-être donné des consignes de discrétion à Damian Hartin ; celui-ci n’est peut-être pas en mesure de savoir qui va être remboursé ou non ; il peut être tout simplement au fond du trou.
Oui, certaines personnes ont tellement peu de morale qu’elles font de la fermeture de leur entreprise un moyen pour effacer leur ardoise, et recommencer comme si de rien n’était. Même si la communication de Damian Hartin a souvent laissé à désirer, rien ne permet de le qualifier de cynique. Et le monde du pinball est minuscule : difficile de repartir de zéro sans trainer des casseroles.
Que souhaiter à Haggis Pinball ?
On ne peut plus rien souhaiter à Haggis Pinball, mort et enterré après six ans d’activité. Mais l’équipe a conçu de belles machines, de beaux remakes qui ont suscité le respect. Le mieux qu’il pourrait arriver selon moi : que Damian et ses acolytes s’accoquinent avec un gestionnaire et investisseur. Les premiers concevraient des produits qui font saliver, le second assurerait la pérennité de l’entreprise.
Il faudra probablement quelques années avant que ce rêve se concrétise. Le marché du flipper bat de l’aile en ce moment. De plus, on ne se relève pas si facilement d’un échec de cette ampleur.
