Le flipper Ghostbusters | Stern Pinball | Le test

Question : qu’est-ce que l’on obtient lorsque l’on mélange une légende du cinéma des années 80 avec un fabriquant de flipper de légende également des années 80 ?

Réponse : l’un des flippers les plus recherché par les collectionneurs ! Mais pour cela, il aura fallu attendre 2016 pour que le projet voit le jour. Retour sur un flip de caractère qui ne fait pas l’unanimité tant par son gameplay que par son code non abouti lors de sa mise sur le marché (nous y reviendrons). Pour l’instant, plongeons dans l’univers de nos quatre chasseurs de fantôme à la recherche de leur nouvelle recrue.

« Back off MAN, I’M A SCIENTIST ! »

Nous sommes donc en mars 2016, Stern annonce la sortie prochaine (au mois d’avril exactement pour le modèle pro) de son prochain flipper : il s’agira du Ghostbusters. Flipper basé sur les célèbres films originaux des années 80. Cela tombe bien car la même année sort le reboot de la célèbre franchise au cinéma. Lui aussi ne fera pas l’unanimité. Pourtant, que ce soit le film ou le flipper, ils sont tous deux, de notre point de vue, excellents ! Mais retournons à nos fantômes. Le flipper est un des derniers de Stern en affichage DMD. Il est décliné en trois versions, la classique sainte trinité : Pro, Premium, LE. 

Les trois versions du Ghostbusters de Stern, Pro, Premium, LE

Ils sont respectivement sortis en avril, juin et mai (oui, le modèle LE est sorti avant le premium). C’est Zombie Yeti qui est à l’artwork. Même s’il est particulièrement réussi, on sent tout de même qu’il n’a pas l’aisance que l’on retrouve sur les dernières sorties de Stern. Les différences entre chaque modèles ne sautent pas immédiatement aux yeux hormis pour le LE entièrement englué des pieds à la caisse. Il y a bien évidemment des variations de backglass mais c’est en se penchant au dessus (et en dessous) du plateau que l’on comprend l’écart, si ce n’est le gouffre, qui sépare la version Pro des autres versions.

Les voix utilisées sont les voix originales, celles qui ont été ajoutées pour les besoins du flipper sont celles de l’acteur Ernie Hudson, Winston Zeddemore lui-même !

« Okay, who brought the dog ? »


Voici donc les trois versions proposées par Stern. Le Ghostbusters est un flipper où tout l’espace est occupé. C’est encore plus vraie pour le Premium et le LE car ces variantes proposent plus de décors en 3D (bibliothèque et armoire de stockage lumineuse), un toy supplémentaire (les Ecto Goggles, nous y reviendrons) et une rampe transversale additionnelle qui change complètement la donne niveau gameplay.

D’ailleurs sur la version pro, toutes les rampes sont en plastiques alors que sur les autres, elles sont entièrement en métal exceptées pour le virage qui donne accès à la rampe transversale, dite rampe P.K.E.

Plateau du Ghostbusters version Premium



Ça, c’est pour la partie visible de l’iceberg Manhattan. Pour ce qui concerne, la partie invisible, il faut allez sous le plateau, proche de la rivière de slime donc à vos risques et périls !

En effet, lorsque l’on soulève le plateau, on constate deux différences et pas des moindres. La première, ce sont les traditionnels slingshots et leur action mécanique qui ont été remplacé par des slingshots électro-magnétiques. Deux incidences sur le gameplay qui peuvent être déroutantes au départ mais fortement plaisantes par la suite. Tout d’abord, ils sont silencieux, donc pour ceux qui aiment le clac-clac typique des slingshots ça peut surprendre au début.


Ensuite, lorsqu’ils sont beaucoup sollicités, cela déclenche un mode où la bille exécute des trajectoires complètement folles et aléatoires comme si elle était possédée par un fantôme ! Plutôt pas mal pour du paranormal non ?


La deuxième différence, concerne la rampe dite du métro. Une rampe assez folle et très rapide : votre bille entre en haut à gauche par la rampe, pour passer ensuite à droite en transversal, pour dévaler toute la hauteur du plateau, passe en dessous de celui-ci et ressort soit par un des deux inlanes de droite, soit par éjection directement sur vos batteurs ! La folie ! Nous on adore !




Tout est fait pour vous plonger dans l’ambiance de la saga : musique originale, animations reprenant les scènes cultes du film, Ecto Goggles qui font apparaître un hologramme de fantôme, le QG avec le toit qui s’illumine lorsque l’armoire à fantôme est pleine pour lâcher un multiball à six billes, des cibles escamotables en milieu de plateau qui font surgir les frères Scoleri dessus comme dans la scène du tribunal du deuxième opus, un slimer (bouffe tout en français) rotatif qu’il faut viser avant que le Dr. Peter Venkman ne se fasse totalement engluer, la rivière de slime parcourant les dessous de New-York, le P.K.E, le terror dog, Gozer et sans oublier le gigantesque bibendum Marshmallow !

Vue immersive du plateau du Ghostbusters version Pro. De gauche à droite on observe le QG, la rampe métro, le slimer, Manhattan, les billes captives de la bibliothèque, la lane des Ecto Goggles absentes sur cette version, au dessus le bibendum Marshmallow, la rampe P.K.E et au centre les frères Scoleri en position rétractés.
Les Ecto Goggles sont uniquement disponibles sur les versions Premium et LE du Ghostbusters. Un plus vraiment sympa.

Mais revenons sur les Ecto Goggles qui utilise une technologie que l’on voit rarement sur les flipper et qui pourtant fait toujours sont petit effet : celle de l’hologramme. La technologie est simple il s’agit d’un petit écran LCD qui vient se refléter par jeu de miroir sur un disque en verre transparent qui donne l’illusion qu’un fantôme se situe au dessus d’une lane. Vous devrez alors shooter dans cette direction pour anéantir le fantôme en question. La détection du passage de la bille se fait par un opto placé dans la lane.

Ecto Goggles équipées d’une coque de protection

Par contre, c’est fragile, très fragile. Nous avions à peine reçu le Ghostbusters à la rédaction que l’une de nos testeuses a réalisé un magnifique airball dont elle a le secret et voilà les Ecto Goggles littéralement éclatées ! La bille est en effet venue taper directement l’écran pourtant dissimulé derrière une partie métallique. Conséquence : il fallait changer l’écran. Mais ce ne fut pas une mince affaire car qui dit toy rare, dit toy dur à trouver, et toy cher, très cher… En effet, l’écran tout seul vaut environ 400€ sur les rares sites l’ayant en stock et nécessite un démontage complet du bloc et de quelques plastiques. Pour éviter cette mésaventure, nous vous conseillons fortement d’investir dans une coque de protection thermomoulée et plus facile à trouver sur les sites de pièce détachées. Pas forcément très sexy le flip éteint mais une fois allumé, vous ne la voyez quasiment pas.

Ce flipper regorge de folies en tout genre. Prenons en exemple les easter eggs que Stern a pris soin de dissimuler à différentes phase de jeu qui à notre connaissance sont au nombre de trois :

– Le scare feature : imaginez, vous êtes en pleine partie, concentré au maximum sur votre bille quand soudain, aléatoirement, le fip tout entier s’éteint brutalement comme s’il simulé une panne de courant vous faisant ainsi perdre votre bille tandis qu’apparait sur le DMD un fantôme effrayant qui hurle littéralement (car votre flip passe au son maximum) en essayant de sortir de l’écran ! On vous assure que la première fois, vous faites un pas en arrière et votre sang ne fait qu’un tour !

– Le deuxième, plus classique mais toujours efficace, c’est le Midnight Madness. Pour l’obtenir, il vous suffit de jouer la nuit (ou de changer l’heure du flip) au moment où l’heure du flip passe à minuit. Il s’éteint alors entièrement comme pour le scare feature, là, les douze coups de minuit retentissent et c’est parti pour un multiball à six billes !

« – …human sacrifice, dogs and cats living together… MASS HYSTERIA! »

Le dernier easter egg, il va falloir le mériter ! En effet, contrairement aux deux autres, celui-ci n’est ni aléatoire, ni automatique. Pour ce faire, il vous faudra collecter cent fantômes en passant dans les couloirs, rampes, inlane et autres où le logo des Ghostbusters est illuminé. Cela fera grimper une jauge au milieu du plateau jusqu’à atteindre le Mass Hysteria multiball à six billes (bien évidemment) mais… mais… vos flippers vont s’inverser durant la phase de jeu ! Oui, vous avez bien lu, le bouton de droite contrôle le flip de gauche et inversement. Et comme les concepteurs du flipper ont trouvé que ce n’était pas assez compliqué comme ça, pendant la même phase de jeu, les flippers reviennent à la normale puis s’inversent à nouveau et ainsi de suite… Bref c’est de l’hystérie totale et cet easter egg porte bien son nom ! Cependant, on vous donne une petite astuce : vous pouvez inverser vos mains sur les boutons et jouer normalement car votre cerveau aura gardé ses réflexes « normaux ».

Jauge du Mass Hysteria.

On vous l’a dit, tout est fait dans ce jeu pour vous plonger dans l’univers déjanté de nos quatre chasseurs de fantômes. Alors, les concepteurs ont encore poussés les choses plus loin :

En remplissant certaines conditions (en collectant les fantômes par exemple) vous pouvez allumer le « negative reinforcement » en bleu dans le hole sur la droite du plateau. En vous y rendant, vous déclencherez un mode de jeu bonus qui se joue sur le DMD à l’aide des deux boutons du flip. Vous aurez alors le choix entre le « E.S.P ability » et « don’t cross the streams ».

Le premier reprend la fameuse scène au début du premier film où le Dr. Peter Venkman fait subir une drôle d’expérience de divination à ses étudiants. Là, vous devez devinez à quelle carte pense Venkman. Vous avez une chance sur deux. Plus vous cumulez de bonnes réponses, plus vous cumulez les millions et cela score assez vite. Mais attention ! Si vous vous trompez, vous perdez tout ! Vous pouvez décidez de vous arrêter quand vous le souhaitez pour garder votre score.

L’autre mode de jeu c’est le « don’t cross the streams », plus simple mais qui score moins. Véritable petit jeu vidéo qui consiste à attraper une quinzaine de fantômes sans jamais croiser les effluves car comme dit Egon : « c’est mal ». Pour se faire, vous utilisez les boutons des flippers pour faire bouger les effluves sortant du proton pack. Là, si vous perdez, vous gardez les points accumulés. C’est donc à vous de voir quel mode vous préférez en fonction de la prise de risque que vous souhaitez prendre.

Ghostbusters : un flipper mal aimé ?

Nous venons de le voir, Stern à poussé et exploité loin le concept de base. Résultat : un flipper riche, varié en missions à réaliser et une profondeur de jeu rarement égalée. C’est pour cela que beaucoup de joueurs l’adorent.

Mais alors pourquoi ce flipper est-il parfois si mal aimé ? Des joueurs sont même très virulents à son égard. La réponse est toute simple et elle se compose de deux facteurs. Vous devinez lesquels ? Un indice tout en image ci-dessous.

Jetez un oeil aux batteurs du flipper Ghostbusters

Alors ? Vous avez trouvé le premier facteur ? Non, toujours pas ? Ok on vous donne la « soluce » : ce sont les batteurs !

Au niveau du gameplay, le Ghostbusters est un petit nerveux. Voir très nerveux. Les slingshots et rampes de folies y sont pour beaucoup. Alors, quand Stern décide de mettre un espacement plus grand qu’à la normale au niveau des batteurs, eh bien cela donne un flipper (très) technique donc, assez punitif. Et cela, ce n’est pas forcément au goût de tous !

Pour remédier à ce « petit » problème, il n’est pas rares que les joueurs changent leurs batteurs pour les fameux « flip carottes ». Ils sont appelés ainsi à cause de leur forme qui rappelle celle d’une carotte, tout simplement. Certains vont même ajouter un plot central pour éviter de perdre leur bille. Personnellement, nous ne sommes pas fan de ces solutions car elles viennent anéantir tout l’intérêt du jeu. Surtout qu’avec un tout petit peu d’entrainement, le flip s’apprivoise vraiment très bien.

Nous avons apposé un petit joint de plaque de cuisson sur la droite de la lane pour corriger une sortie de bille un peu trop avionesque.

Il faut garder à l’esprit que lorsque vous achetez un flipper, même s’ils sont assemblés sur la même chaîne de production, il peut y avoir des petits réglages, même minimes, qui peuvent tout changer et changer d’un flip à l’autre. Par exemple, sur Ghostbusters que nous avons à la rédaction, nous avions des « avions » à répétition lorsque la bille sortait du couloir de droite. Pour y remédier définitivement, nous avons très légèrement réglé un pied plus haut, à peine un quart de tour, nous avons ajoutés un joint de plaque de cuisson très fin sur la partie métallique pour amortir sa sortie et le tour était joué ! Illustration sur la photo de droite.

« – Are you a God ? »

Le deuxième facteur, sur lequel nous n’allons pas nous éterniser car il parle de lui même, c’est le code…

On résume, on a un flip très rapide, des outlane gourmands, des batteurs plus écartés que la norme, alors si en plus on ajoute un code qui n’est pas abouti, oui, effectivement, les sentiments de frustrations peuvent prendre le pas sur le fun. De plus, il aura fallut attendre 2019 pour que Stern corrige le problème ! Maintenant c’est le top !

Voilà ! Il reste encore plein de choses à dire à propos de ce flipper, on pourrait y passer des heures. Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, on vous laisse avec la fiche technique.

FICHE TECHNIQUE

GÉNÉRAL :

Ghostbusters version LE

Fabriquant : Stern Pinball
Date de production : juin 2016
Processeur : Stern Spike System
Abrévation : GB (Pro, Premium, LE)
Unités produites : N/C
Prix de lancement : 6500€ Pro, 8500€ Prem, 10000€ LE

TOYS :

Éléments 3D : Bibendum Marshmallow lumineux, Slimer rotatif, bibliothèque, QG Ghostbusters lumineux, ville de New-York, armoire de stockage lumineuse
Gadgets : Slingshot électro magnétiques, cibles escamotables des frères Scoleri, Ecto Goggles
Design : John Trudeau

ÉQUIPE TECHNIQUE ET ARTISTIQUE :

Art : Jeremy Packer aka Zombie Yeti, Steven Martin, Dave Link
Animation : Chuck Ernst, Mark Galvez, Zac Stark, Tom Kyzivat
Mécanique : Elliot Eismin, Mike Redoble
Musique : Ray Parker Jr., Shawn Myers, Ian Sturgeon
Son : Jerry Thompson
Software : Dwight Sullivan, Corey Stup, Mike Kyzivat, Tanio Klyce, Lonnie D. Ropp
Note : Toutes les voix spécifiques au jeu sont réalisées par l’acteur Ernie Hudson (Winston Zeddemore dans le film) lui même.

Lazarus
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