Voilà une famille qui a fait de sa passion son métier, et en plus elle le fait bien. Spooky Pinball est un fabricant à suivre, car il consolide sa crédibilité un peu plus à chacune de ses annonces. Les volumes vendus augmentent, et ses capacités de production également. On peut considérer qu’il est aujourd’hui le troisième plus gros fabricant après Stern Pinball et Jersey Jack Pinball.
Sommaire
- 1 Des fans de flipper avant tout
- 2 La transformation en professionnels du pinball
- 3 Spooky Pinball porte bien son nom
- 4 Une qualité reconnue
- 5 Une famille du Wisconsin
- 6 Changement d’envergure avec Halloween et Ultraman
- 7 Le bémol : pas de distribution en France
- 8 Les flippers produits par Spooky Pinball
- 9 Les dernières actualités de Spooky Pinball
Des fans de flipper avant tout
Charlie Emery, le père de la famille, est un « true pinhead » comme on dit. La communauté lui doit le premier podcast américain sur le flipper, démarré en avril 2010. Quelque part, nous sommes ses héritiers français chez Pinballmag., avec Ze Pinball Podcast.
La même année, Charlie crée son premier prototype qu’il présente au salon Midwest Gaming Classic. Sur le thème de Godzilla, la machine s’appuie sur la carcasse d’un vieux Firepower II, produit en 1983 par Williams.
La marque de fabrique de Spooky commence déjà à se faire sentir : Charlie a longtemps travaillé dans l’impression. Les illustrations et la qualité avec laquelle elles sont appliquées sur le plateau et la caisse relèvent le niveau général. D’ailleurs, encore aujourd’hui nous nous étonnons parfois du peu d’attention portée à certains visuels de flippers récents, sur lesquels on en vient à voir les pixels… Bref, ce goût du travail soigneux fait mouche.
La transformation en professionnels du pinball
Ce premier succès d’estime permet à Daddy Emery de sceller des partenariats et faire connaissance avec des pro ou semi-pro qui l’aideront par la suite.
La rencontre avec Ben Heck (Benjamin Heckendorn) est déterminante. Celui-ci, touche-à-tout vidéoludique, est chaud bouillant pour développer son propre système électronique pour flipper. La compétence manquait côté Spooky, donc l’alliance va de soi. Dennis Nordmann, designer chevronné, donnera même un coup de main pour concevoir le PinHeck, le logiciel sous lesquels tourneront les premiers flippers du nouveau manufacturier.
La société Spooky Pinball LLC est créée en 2013, et un an plus tard nos amis commercialisaient leur premier flipper : America’s Most Haunted.
Spooky Pinball porte bien son nom
Mais d’où vient ce nom et ce fantôme en guise de logo ? Tout simplement du penchant prononcé de Charlie Emery pour les films d’horreur, à tendance série B.
Le gars a de la suite dans les idées car la plupart des thèmes des flippers produits par la compagnie se réfère à des licences horrifiques.
L’incartade vers la série d’animation Rick & Morty nous a fait penser que Spooky allait s’orienter vers des licences plus grand public. Du tout ! le fabricant est revenu juste après à ses premières amours, avec Halloween (et de manière plus étonnante Ultraman, l’ancêtre des héros nippons X-Or, Bioman et Power Rangers).
Une qualité reconnue
Comme nous l’écrivions plus haut, Spooky se distingue par la qualité de ses artworks. Plus généralement, ses plateaux sont reconnus comme étant robustes, tout autant que généreux. Ils n’ont pas connu les déboires de Jersey Jack Pinball avec leurs plateaux fragiles, ça c’est sûr.
Côté générosité et créativité, Rick and Morty a été très apprécié par la communauté, et le playfield de Halloween surprend avec son triple upper playfield (3 étages au-dessus du plateau, dont 2 jouables).
Une famille du Wisconsin
Charlie Emery s’est entouré de sa famille proche pour monter son business : sa femme Kate, et leurs deux enfants Corwin et Morgan. Kate a aujourd’hui le rôle de CFO (Chief Financial Officer, c’est-à-dire Directrice financière).
Tout le monde travaille depuis la petite ville de Benton dans le Wisconsin, à environ 3h en voiture à l’Ouest de Chicago et Milwaukee. Encore un point qui les différencie des autres acteurs, pour la plupart concentrés à Chicago même.
Changement d’envergure avec Halloween et Ultraman
En 2021, Spooky Pinball annonce la sortie de deux flippers : Halloween et Ultraman. Les deux plateaux sont strictement identiques, seuls les toys et les artworks diffèrent.
Le fabricant annonce 1 750 unités, toutes versions confondues. Cela signifie une production 3 fois supérieure à celle de leur flipper Alice Cooper de 2017. Cette montée en puissance les hisse parmi les plus gros fabricants mondiaux. Ils restent loin derrière Stern, certes, mais ils deviennent un acteur majeur. De plus, les 1 750 flippers ont tous été précommandés après quelques jours seulement de commercialisation. Donc, leur avenir s’annonce radieux.
Fin 2022, le manufacturier lance Scooby Doo, tiré de la série animée bien connue. La cadence des sorties s’accélère.
Dans une interview accordée au Herald Telegraph le 18 janvier 2023, Spooky a déclaré avoir produit 2 000 flippers en 2022 et être en train de doubler la surface de son atelier, toujours à Benton.
Le bémol : pas de distribution en France
Le seul point noir : à l’heure où nous écrivons ces lignes, Spooky n’a qu’un seul distributeur officiel dans l’Union Européenne, et il est allemand.
Vous trouverez donc peu de flippers Spooky Pinball en France, ce qui est bien dommage, vu la qualité des produits. Manifestement le fabricant a des soucis à obtenir la conformité CE (ou ne fait pas d’effort pour l’obtenir), ce qui ne rassure pas les importateurs.
Les flippers produits par Spooky Pinball
- America’s Horror Most Wanted – 2014 – 150 unités
- Rob Zombie’s Spookshow International – 2016 – 300 unités
- Domino’s Spectacular Pinball Adventure – 2016 – 136 unités
- The Jetsons – 2017 – 100 unités
- Total Nuclear Annihilation – 2017 – 550 unités
- Alice Cooper’s Nightmare Castle – 2017 – 500 unités
- Rick and Morty (Blood Suckers Edition et Standard) – 2020
- Halloween (3 éditions) – 2021 – 1 250 unités
- Ultraman (3 éditions) – 2021 – 500 unités
- Scooby Doo (3 éditions) – 2022 – 1 969 unités (en référence à l’année de sortie des premiers dessins animés)