A croire que 2023 est et restera l’année où TOUS les constructeurs de flipper auront voulu nous gratifier de leurs nouveaux modèles ! Aucune raison pour qu’Haggis Pinball, le jeune constructeur australien ne déroge à la règle. Leur précédente production, le Fathom Revisited avait fait mouche auprès de la communauté en revisitant un grand classique Bally des années 80. Ils réitèrent l’exercice avec cette fois-ci une autre machine cultissime des belles années avec le Centaur, de Bally.
Alors bon positionnement d’Haggis dans l’industrie avec ces remakes ou bien fausse bonne idée ? On décrypte ça au travers de cette preview.
Sommaire
C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures !
Bon, pour ceux qui viendraient d’arriver dans le monde merveilleux des flippers ou qui n’auraient pas révisé leurs classiques, on va faire un rapide tour dans l’histoire pour reparler du Centaur.
Disons pour résumer que c’est une machine sortie chez Bally en 1981, qui pourrait être qualifiée d’œuvre d’art aux côtés d’autres classiques Bally des années 80 comme le Xenon ou le Fathom tant elle est magnifique dans son artwork et sa conception.
Mais ce qui choquait le plus à l’époque (et qui peut encore choquer aujourd’hui) c’est la prise de risque dans le thème d’une part, et la colorimétrie d’autre part.
Comment vous décrire le thème du Centaur… Imaginez un savant mélange entre un monde post apocalyptique inspiré de Mad Max, une créature de la mythologie grecque et un univers Bondage/SM… Rien que ça !
Et pour sublimer le tout, on n’utilise quasiment que du blanc et noir sur la totalité de l’artwork : caisse, plateau, backglass. Et croyez-moi, quand vous voyez cette machine en vrai, vous prenez une véritable claque tant le mélange est dosé à la perfection. Des machines comme on n’en fait plus, mon bon monsieur !
Mais alors, pourquoi choisir une machine pareille en réédition ?
Nous ne sommes pas dans l’esprit de Damian, le dirigeant de Haggis Pinball mais deux raisons semblent assez évidentes :
- La mode est au remake, on remet au gout du jour le « vintage », dans tous les domaines : films, vêtements, musique, séries, jeux vidéo et bien évidemment dans la pop culture en général.
D’ailleurs le flipper n’échappe pas à la règle puisque Chicago Gaming Company avait déjà initié le sujet en rééditant des classiques Bally/Williams des années 90 (Monster Bash, Medieval Madness, Cactus Canyon…). Quant à Haggis, ils se sont prêtés à l’exercice il y a un an en sortant le Fathom Revisited, alors pourquoi ne pas continuer ? - Et c’est là le deuxième point. Haggis avait reçu un accueil plutôt mitigé pour leur premier modèle : Celts, mais beaucoup plus enjoué pour leur second tir, le fameux Fathom (si on met de côté le bashing lié aux délais de fabrication).
Et pour cause, Fathom, Xenon ou Centaur sont des classiques du genre aussi prisés et adulés que le seront les flippers Addams Family, Medieval Madness et autres incontournables des années 90.
Donc finalement, pourquoi ne pas s’imposer sur un créneau encore inexploité actuellement ? La réédition des classiques des années 80.
Il y aura toujours un public pour ce genre de machine, le thème et le gameplay a déjà fait ses preuves, la prise de risque est donc moindre.
Et puis, ne boudons pas notre plaisir, voir le parc de machines originales s’agrandir de quelques remakes de qualité n’est pas pour nous déplaire !
Centaur revisited : une annonce faite de noir et de blanc…
Pour ce qui est du teasing de cette machine, on est dans ce qui est devenu le classico classique du genre : On fait monter la hype sur les réseaux en annonçant des nouveautés dont une nouvelle machine, on balance quelques images histoire de faire monter encore la sauce et une fois que le modèle est annoncé, on balance un bon vieux trailer vidéo des familles !
Concernant ce dernier, sans être catastrophique, ce n’est toujours pas au niveau de ce que peut nous proposer Jersey Jack Pinball, qui reste aujourd’hui le seul constructeur à nous proposer des trailers vidéo vraiment dignes de ce nom.
Comparons néanmoins ce qui est comparable, Haggis étant un « petit » constructeur, on peut déjà saluer l’effort d’une communication à peu près structurée et d’une vidéo qui, au bémol près de quelques plans filmés de manière un poil maladroite et d’une musique discutable (un ersatz de Rammstein en anglais qui manque cruellement d’originalité et qui, étrangement, ne colle pas très bien au thème de la machine) reste globalement correcte et présente bien les deux versions de la machine.
…Mais une revisite en couleurs
On parle de version « revisited ». Mais alors quelles sont les nouveautés par rapport à l’original ?
- La présence d’un code « revisité » en plus du code original. Pour noter les différences, il faudra attendre les premières vidéos de gameplay qui ne sauraient tarder.
- Un passage évident de l’intégralité du lightshow en leds (historiquement en ampoules à filament), et RGB s’il vous plait !
- Les instrutions cards sur l’apron, remplacées par deux écrans LCD. Ils permettent notamment de se balader dans le menu de la machine. Historiquement là encore, c’était via un menu très limité, avec les numéros sur les afficheurs de score, le tout avec le manuel dans les mains pour savoir où l’on se situait (nostalgie…)
- Un système audio de qualité avec 5 speakers histoire de bien vous plonger dans l’ambiance
- Des effets de mirroir sur plusieurs éléments visuels de la caisse et du plateau
- Un topper interactif (pour l’aspect visuel, c’est à l’appréciation de chacun mais cette génération de flipper n’en était pas pourvue initialement, sachez-le)
- Des néons sous la caisse pour faire comme Paul Walker et sa GTR dans Fast And Furious !
- Une backglass avec des effets miroir et chrome, différente de l’originale
Ça c’est pour la version « Beast Edition », s’en suit une version premium subtilement nommée « Orblivion » qui rajoute également :
- La possibilité d’avoir le plateau et les plastiques en couleur et non en noir/blanc/rouge comme le modèle original (chacun se fera son idée sur le rendu, mais sans être trop subjectif, ça casse un peu le rendu visuel qui fait tout le charme de cette machine)
- Un topper avec effet plasma, plus travaillé que celui de la précédente version
- De nouveaux callouts
- Un mode multiball complémentaire
- Des side blades effet mirroir
- Des art blades internes
- Un Original Sound Track sur Vinyl
- Un casque personnalisé à l’aérographe et une veste de motard (pourquoi pas…)
Tout ça nous fait un joli travail de fond pour rendre ses lettres de noblesse à ce modèle, même si certains trouveront que c’est « too much » et préféreront une version classique qui se rapproche plus de l’original.
Comme dirait l’autre : il en faut pour tous les goûts !
Trois-cent…taurs !
Et pas un de plus !
Autant être clair, les modèles de la firme ne courent pas les rues en Europe, encore moins en France et pour cause, les tirages ne sont pas élevés et ce Centaur ne déroge pas à la règle.
250 modèles pour la version Beast et 50 pour la version Orblivion, soit 300 machines pour l’intégralité de la sphère pinball mondiale. Autant vous dire qu’il faut jouer des coudes pour avoir le sien !
Pour parler prix et disponibilité, Haggis annonce :
- 25 000 dollars australiens pour la version Orblivion (soit environ 15 000€) avec un acompte de 3000 dollars (hors frais de douane et de transport)
- 15 000 dollars australiens pour la version Beast (soit environ 9 000€) avec un acompte de 2000 dollars
A l’heure où j’écris ces lignes, les deux modèles sont toujours disponibles à la réservation.
Concernant la date des premières expéditions, une FAQ du fabricant annonce le démarrage des envois pour janvier 2024, en commençant par la version Orblivion, puis les jeux commandés par les distributeurs, et enfin la version Beast. A l’intérieur de chacun de ces runs, les premières commandes seront servies en premier. La production est censée être finalisée pour mars 2025.
Hype ? Pas hype ?
Difficile de ne pas être satisfait de la sortie d’un remake sur un modèle aussi emblématique ! Et même si la découverte sera plus légère qu’avec une production originale, nous aimerions nous aussi, petits frenchies, pouvoir espérer mettre nos mains sur cette réédition.
Quant au positionnement d’Haggis sur des rééditions des classiques des années 80 (rien n’indique qu’ils ne feront que ça pour autant), c’est plutôt une bonne chose et pour l’instant les deux modèles ciblés sont clairement bien choisis !
Nous suivrons donc tout ça avec grand intérêt dans les mois à venir et souhaitons bon courage à Haggis pour le lancement de la production.