Si les licences sont devenues depuis de nombreuses années le moyen de garantir des ventes en draguant les fanbases associées, il y a certaines licences qui tendent à mettre tout le monde d’accord. Ou tout du moins, qui font monter une hype sans limites tant elles sont attendues (quand elles ne relèvent pas du pur fantasme).
Et dans ces licences, il y a la fameuse licence de JK Rowling : Harry Potter. Une franchise au succès que l’on ne présente plus avec un univers tellement riche qu’il en est presque infini, à la manière de Star Wars ou du Seigneur des Anneaux.
Pendant des années cette licence se trouvait sur la wish list d’à peu près chaque pinhead dès lors qu’on posait la question : « Vous voudriez voir quoi comme franchise, adaptée en flipper ? » L‘excitation n’en finissait plus de monter lorsque la firme de Jack Guarnieri a annoncé détenir les droits de la franchise afin d’en faire le tout premier flipper tiré de la saga.
Une annonce aussi incroyable qu’effrayante pour quiconque imagine alors le meilleur, comme le pire !
Pourquoi le pire ? Et bien parce que c’est là tout le problème avec les licences les plus attendues : Les joueurs sont d’autant plus exigeants qu’ils ne veulent surtout pas être déçus. Et ça passe par le gameplay bien entendu mais pas seulement. Ce qui va le plus intéresser la communauté, notamment sur une licence comme Harry Potter, ce sont… Les assets (NDLR : les différents éléments emblématiques de la franchise : acteurs, musiques, scènes de films etc.)
Et si les rumeurs et les interprétations n’ont été que légions pendant ces dernières semaines à tel point que l’on s’attendait presque à être déçu (moi le premier), il faut bien avouer que Jersey Jack Pinball vient la semaine passée de lancer ce qui s’annonce probablement comme l’une de leur plus belle réussite en terme d’acquisition de droits.
Direction Poudlard pour ce premier test d’un flipper haut en couleurs qui n’a pas fini de faire parler de lui !
Sommaire
Harry Potter, la licence que le flipper n’aura jamais ! ou presque…
Soyons honnêtes, ça fait des années que l’on fantasme sur cette licence sans jamais y croire. Tout s’est dit sur cette licence, tout !
« JK Rowling ne veut pas que l’image d’Harry Potter soit associée à un pseudo jeu d’argent », « la licence est trop vieille donc trop compliquée à acquérir », « Stern aurait les droits mais que d’une partie des assets » blablabla… et puis c’est finalement JJP qui s’empare du sujet et finira par mettre tout le monde d’accord avec un communiqué de Jack himself, le 11 Avril, qui annonce ici sa plus grande fierté, l’aboutissement de plusieurs années de travail, sur ce qu’il considère comme la meilleure machine de tous les temps.

Alors même si c’est bien gentil tout ça on restera méfiant jusqu’à la fin car nos chers patrons de marques ont tendance à tous nous vanter leur dernière machine comme étant la meilleure, la plus aboutie, bref… Celle à vendre quoi.
Bon, on passera sur le reste de la communication de JJP qui a pris le mot « teaser » jusqu’à l’essorer au point d’en dégouter la communauté. L’attente fut incompréhensible (plus d’un mois entre l’annonce de Jack et les premiers teasers…). Puis avec la multiplication de « mini-teasings » tous les 2 jours sur les dernières semaines avant la sortie avec, un jour un bout de caisse, un autre jour un bout de fronton et le lendemain un boulon de pieds (presque), on en arrivait à saturer et à détester le chargé de communication JJP.
Mais au-delà de ça, que penser de cette licence ? Pourquoi cet engouement aussi significatif pour ces sorciers que l’on a pu suivre à chaque rentrée scolaire à Poudlard comme si c’était nos propres gosses ?
Et bien parce qu’il faut être un sacré rétrograde sans aucun jugement pour ne pas voir au travers de ces livres/films le potentiel incroyable de cette licence, la richesse de l’univers et la créativité sans limite dont a pu faire preuve JK Rowling. Elle a inventé cette saga alors même qu’elle était au chômage et que les premiers éditeurs n’ont pas voulu de son histoire tant ils pensaient que ça ne marcherait pas (ils ont eu le nez fin ceux-là…).

C’est bien simple, il y a trop d’éléments pour imaginer tout mettre sur une seule machine, point !
Donc évidemment qu’un flipper sur le thème d’Harry Potter est une excellente idée et que ça ne peut que fonctionner. Enfin, à deux conditions :
- Disposer de l’intégralité des assets
- Rendre hommage de manière significative à la richesse de l’univers
Et contre toute attente, sur le premier sujet, JJP a frappé très fort car ils ont tout (ou presque) !
Les assets du flipper Harry Potter
- Tous les films,
- tous les acteurs,
- les extraits de films à l’écran,
- la musique emblématique de John Williams (uniquement le thème principal, mais c’est celle qu’on voulait !),
- les artworks de Minalima pour la version Collector…
Bref, c’est un sans-fautes et c’était probablement là notre plus grosse inquiétude (on se souvient tous de l’ascenseur émotionnel du Pirate of the Carribeans).
Well done JJP ! Les fans sont d’ores et déjà conquis sur le fond, voyons voir la forme désormais…
Standardum Bodysa !
Je le disais plus haut, l’univers d’Harry Potter est d’une richesse infinie et se classe très largement dans le top des œuvres littéraires et cinématographiques qui nous transportent dans un monde incroyable. Le genre de monde où l’on arrive à se dire « ça serait cool si ça existait ! » Et forcément, quand on vit autant d’éléments d’histoires, d’objets cultes, de personnages importants et de lieux emblématiques on se dit très logiquement : mais comment tout ça va tenir sur un plateau ? Il faut au moins un widebody pour tout rentrer ! Sachant que JJP a déjà été coutumier du fait sur de nombreuses machines, on s’attendait (avant l’annonce de JJP à ce sujet) à se retrouver face à un immense plateau chargé avec tout un tas d’éléments issus des 7 livres/ 8 films.
Et bien… Non !
JJP prend le parti de faire tenir le monde des sorciers sur un plateau standard. Et vous savez quoi ? Ils ont fait ça bien !

Aucune impression de « pas assez » ou de « trop chargé » mais un juste milieu avec suffisamment d’éléments de gameplay mélangés aux toys afin de faire ressortir l’essentiel de l’univers :
- Le grand escalier qui pivote comme dans le film (et à la manière du coffre d’un Theatre Of Magic en jeu)
- Les différents films présents sur le plateau au travers des inserts de bas de plateau
- Un mini playfield en haut à gauche qui reprend l’univers des matches de Quidditch
- Une lane à droite qui vous envoie dans le Weasley’Wizard Wheezes
- Le chaudron à potions qui peut recevoir vos billes avant de lancer le multiball correspondant
- Les baguettes de nos 3 sorciers qui font office de rampes en haut à droite
- Le Mangemort interactif au centre, qu’on vient basher grâce au trou en dessous
- Le « protego » que l’on lance à la manière d’un sort afin de combler la lane de droite et éviter une sortie de bille trop rapide
- La voiture du premier volet coincée dans le saule cogneur qui fait office de bumper toy
- Le château de Poudlard interactif en guise de topper (uniquement sur la version Collector)
Autant vous dire qu’avec le talent d’Eric Meunier pour donner vie à tout ça sous la vitre, ça semble se mettre en musique avec brio !




Et même si les choix artistiques restent toujours discutables (il y aura tellement d’éléments qu’on voudrait voir sur le plateau), ça ne manque pas d’une certaine harmonie et rend plutôt habilement hommage au thème, même avec un plateau standard.
Lumos Maxima !
On le sait, JJP c’est beau. Voilà, c’est un fait, ils sont connus et réputés pour la qualité visuelle de leur machine, le débat n’existe même pas.
Et sans surprise, ce flipper Harry Potter est tout bonnement magnifique et tient lui aussi véritablement de la petite œuvre d’art tant le plateau, comme les animations, comme les toys, comme le lightshow ou comme la caisse sont beaux et travaillés.
Mais, car il y a un « mais ». Il reste un sujet à débats, qui d’ailleurs a enflammé la toile lors de la sortie de la machine : il s’agit de l’artwork global de la caisse de l’édition collector.
Autant celle des versions Arcade et Wizard nous offrent un patchwork des personnages plutôt bien mis en scène avec un côté droit lumineux avec les héros et un côté gauche plus sombre avec les méchants emblématiques, autant la version CE se dote quant à elle d’un artwork totalement différent.

Pour la petite histoire, ce design est issu d’un duo bien connu des fans de l’univers d’Harry Potter : Minalima.
Derrière ce pseudonyme se cachent Miraphora Mina et Eduardo Lima, deux artistes qui ont participé à la conception de versions stylisées selon leur vision de l’univers d’Harry Potter, pour 3 tomes à date (le 4ème est prévu pour fin d’année). C’est donc cette vision que l’on peut retrouver sur l’artwork complet de la caisse et du fronton de la version CE.
On aime ou on n’aime pas, mais on ne peut que saluer la prise de risque et au final, l’ensemble rend plutôt bien globalement. Et puis, comme dirait l’autre : « il fallait oser ! ».
Aussi dur qu’attraper un vif d’or ?
Côté gameplay, nous allons nous retourner vers notre membre de la team PinEnchancer, Adam Bona qui a déjà pu poser ses mains dessus, voici son retour à chaud :
« Le flipper est très beau et pour ce qui est de l’hommage à l’univers d’Harry Potter, le contrat est rempli.
On retrouve quelques belles innovations comme la possibilité de pouvoir changer le niveau de difficulté par joueur au sein d’une même partie (un peu à la manière d’un handicap sur un jeu de baston) et ainsi équilibrer le jeu en fonction des compétences de chacun.
Le fait de pouvoir changer le niveau de difficulté du code est une bonne initiative également et permet de faire ses armes petit à petit sur cette machine.
Le principe des matchs de Quidditch apporte un vrai plus car il offre un bonus « surprise » à la fin de chaque partie en fonction de vos scores au championnat de Quidditch vs. ceux des autres joueurs, ça permet lors de scores très proches de pouvoir faire pencher la balance du côté du second joueur même si techniquement, le premier a fait plus de points (un peu à la manière des bonus/malus d’un Mario Party par ex.)

Les multibilles se méritent et ne tombent pas de manière systématique, ils sont bien intégrés au gameplay et il faut clairement aller les chercher en bataillant (à l’inverse d’un flipper Guns & Roses).
Les films 1 à 6 sont des modes de jeu, les films 7 et 8 (Les Reliques De La Mort parties I et II) correspondent au Mini-Wizard puis au Wizard Mod.
Globalement le feeling en jeu est agréable, ça joue vite, ça joue bien et quelques trajectoires sont plutôt innovantes mais le gros bémol réside dans la difficulté. C’est dur à en crever ! Si Eric Meunier a annoncé avoir simplifié les règles, ça ne se ressent pas en jeu et ce, même si vous jouez en difficulté normale. Le plateau reste le même et donc, son exigence aussi ! »
De son avis, on aurait affaire là à l’un des JJP les plus durs à maitriser. Un choix étrange pour une licence pourtant orientée grand public.
Le retour des 3 versions chez JJP
JJP nous avait habitué à deux versions de machines et non plus trois depuis la sortie du flipper Toy Story 4 (généralement, une « Limited » et une « Collector »). Les voilà revenus aux trois sorties mais cette fois-ci, exit les changements sur le plateau à la manière d’un modèle Pro chez Stern. On retrouve ici une version Arcade, dans la philosophie des autres constructeurs du milieu et qui ne fait du tri que sur des options visuelles.



Vous aurez donc la même version que la Wizard au bémol des radcals remplacés par des stickers, un translite à la place de la backglass, des side arts en moins, pas de topper etc…
Un choix judicieux pour JJP qui, avec ce modèle, ne sacrifie pas son gameplay mais baisse légèrement le tarif d’entrée pour l’acheteur en froid avec son banquier.
D’ailleurs, parlons tarif. Pour ces trois éditions, vous allez devoir débourser environ :
- 17 500€ pour la version Collector
- 14 000€ pour la version Wizard
- 12 000€ pour la version Arcade
Cela reste dans les prix JJP et de toute façon, le prix à payer pour s’offrir l’une de leur machine d’exception. Les dates de livraison pour la France sont inconnues pour l’instant.
Vous pouvez faire vos commandes auprès de Top Game (région parisienne) ou Planète Jeux (Allier).
Alors au final, on s’inscrit pour Poudlard ou pas ?
S’il est encore un peu tôt pour se faire un avis définitif sur la machine (encore merci à Adam pour ses premiers retours), il faut bien avouer que le flipper Harry Potter fait terriblement envie !
Beau, respectueux du thème, fourni et disposant de la majorité des assets, c’est une très belle exploitation d’une licence pourtant extrêmement casse-gueule car extrêmement populaire et attendue par les fans.
JJP démontre encore une fois sa maitrise dans l’art de sublimer un thème sur un plateau et confirme par la même que non, rien n’est impossible dans l’acquisition des droits d’une licence, aussi grosse soit-elle !
De notre côté, à la rédaction, on a tous hâte de l’essayer. Lazarus a quant à lui déjà craqué, le flipper est déjà commandé…
