Flipper Venom | Stern Pinball | Test

C’est en plein mois de juillet 2024 que Stern Pinball se décide à faire le lancement de son dernier bébé : le flipper Venom. Une fois de plus, Stern s’attaque à l’univers Marvel en mettant en avant l’un des anti-héros les plus sombres et populaires des comics.

Connu pour son mélange d’ombre et de chaos, Venom est un anti-héros emblématique qui semblait taillé pour un flipper à la fois intense et brutal. Stern a-t-il su capturer l’essence de ce personnage hors du commun ? Analyse en profondeur d’une machine qui a fait parler d’elle.

Sortie : Juillet 2023
Thème : Marvel, Super Héros
Designer : Brian Eddy
Codeurs : Dwight Sullivan, Corey Stup, Raymond Davidson
Mécaniques : Tom Kopera
Animation : Paul Chamnankit
Artwork : Zombie Yeti
Musique : Mark Tremonti
Son : Jerry Thompson
Marque : Stern
Système : Spike 2
Modèles disponibles : Pro, Premium, Limited Edition (LE)
Quantité de LE : 1000

Design et esthétique : un univers sombre aux teintes flashy et explosives

Dès le premier regard, Venom attire par son esthétique flashy. Le travail de Zombie Yeti, un habitué des collaborations avec Stern devenu depuis salarié, sublime cette machine. Le plateau, la caisse et translite sont des sans faute sur les versions Pro et Premium. Le LE, quant à lui, est une pure merveille ! Les side rails découpé au laser version symbiote, les artblades, d’un coté Carnage, de l’autre Venom avec un sticker effet miroir, c’est du jamais vu et l’effet wow est là !

Pour certains, Stern nous offre un design dynamique qui reflète bien sa volonté de faire de cette machine un petit bijou visuel pour tous les fans de la licence. Pour d’autres, ce sera un énième design de Zombie Yeti. Si on me demande mon camp, je serai dans le premier !

Le playfield : C’est quoi un fan-layout ?

J’étais obligé de la faire celle-ci ! Pour tous ceux qui me suivent régulièrement sur les lives de gameplay, pas besoin d’explication sur cette private joke. Pour les autres, de petites précisions s’imposent.

J’suis un fan des designs plateaux de Brian Eddy. Sa marque de fabrique, c’est le “fan-layout”. Il l’utilise sur quasiment toutes ses productions et ça depuis les années 90. Alors les mauvaises langues diront qu’il ne sait pas se renouveler, d’autres qu’il manque de créativité et certains qu’il est dépassé…

Personnellement, je pense que c’est son plat signature. Comme un grand chef, année après années il le développe, l’adapte, le réfléchit, ça l’obsède. Certes, il ne le révolutionne pas à chaque production. Mais ! Il perfectionne sa recette de machine en machine en améliorant à chaque fois la symbiose entre le playfield, les mécaniques et le code.

OK Père Castor, mais c’est quoi le fan-layout ?

Un fan layout (ou “disposition en éventail”) est un terme utilisé dans le monde du flipper pour désigner une conception de plateau où les tirs principaux partent des flippers en bas et s’étendent en éventail vers le haut, comme les rayons d’un éventail. C’est une disposition éprouvée et populaire dans le design de flippers, alliant fluidité, simplicité et efficacité. Il est souvent l’apanage des jeux conçus pour plaire à un large public : Le Venom ne fait donc pas exception au traditionel fan-layout de Brian Eddy.

Dès lors, on est légitimement en droit de penser que ce flipper n’est pas d’une grande originalité, qu’il ne va pas nous surprendre, et qu’il ne jouira pas d’une grande rejouabilité. Mon boulot, dans les prochains paragraphes, c’est de vous faire prendre conscience que tout cela est à l’opposé de ce qui vous attend sur cette machine.

Anatomie d’un symbiote

On va y aller par étape. On va décomposer le playfield en trois axes avec un prisme game designer : les shoots, les toys, les loader/kickers. Ensuite, nous parlerons du gameplay que la combinaison fan-layout/code transforme la machine en Carnage ! C’est parti ! Et on commence par l’état des lieux.

“Des yeux, des poumons, un pancréas… tellement de snacks, si peu de temps.”

Onze ! Onze, c’est le nombre de shoots qui vous attendent au minimum sur cette machine et plus particulièrement sur la version pro. Soyons honnêtes, je vous l’accorde, la version pro manque de saveur. Non pas par son nombre de shoots, mais elle est clairement amputée de ce qui fait tout l’intérêt de cette machine : la rampe diverter, le tremplin et le doppleganger. Je vais donc la laisser de coté, car pour déguster un plat d’exception, il faut tous les ingrédients.

Dix-sept ! C’est le nombre de shoots qui vous attendent sur les versions premium et LE. Déjà c’est autre chose. Mais comment est-ce possible ? Grâce à 3 ingénieuses mécaniques qui changent entièrement le gameplay :

• La rampe centrale “Life Foundation”, ajoute 2 shoots supplémentaires avec une action de diverter.

• Le tremplin “Argo-Lab”, ajoute 1 shoot supplémentaire avec une action de levier.

• Le “doppleganger”, ajoute 3 shoots supplémentaires en déployant 3 cibles mobiles.

Ça, c’est pour les shoots. On passe aux toys.

“Ça, c’est un rouge !”

Trois ! C’est le nombre de toys sur le plateau des versions premium et LE. On retrouve :

• une figurine de Carnage qu’il faudra basher afin de la faire remonter sur une rampe pour le renvoyer dans l’institut Ravencroft ;

• un beffroi dont la cloche sonne lorsqu’on touche la cible au pied de la tour, qui est une référence directe à l’univers de Venom ;

• une figurine Doppleganger qui se déploie sur un bras et offre les 3 shoots supplémentaires.

Les toys sont de bonne facture mais on ne va pas se mentir, ça manque un peu d’impact visuel. Surtout pour le beffroi où, comme Nick_O l’avait déjà souligné dans sa preview, ne me fait ni chaud ni froid a priori. Toutefois, en action, le Carnage et le Doppleganger sont loin d’être inintéressants et apportent un vrai plus en animation sous la glace.

“Nous sommes le protecteur létal !”

Une des innovations… Oui ! N’en déplaise aux détracteurs, Brian Eddy innove à chaque sortie de flipper. Sur le flipper Stranger Things c’était le mapping avec son vidéo projecteur intégré et le coup du kit UV que personne n’a vu venir. Pour le Mandalorian, c’était un mini-plateau qui se lève à la verticale ainsi que des éléments de code qui empruntent (avec timidité) aux pratiques des jeux vidéo : le scoop de la foundry qui permet d’acheter des bonus de progression. Les heureux possesseurs du topper peuvent ajouter une sauvegarde de progression de beskar collaborative. Sur le Venom c’est (entre autres) les loaders/kickers.

Mais c’est quoi-t’est-ce ? Il s’agit de deux features réparties de part et d’autre du flipper sur les rampes de droite et gauche qui viennent locker et renvoyer des billes sur le playfield avant même qu’elles ne soient lockées. Une sorte de mécanisme de flow continu qui vient alimenter en permanence vos batteurs. Une première et pas la seule ! Qui sait ce que Brian Eddy nous réserve pour l’avenir ?

Maintenant que l’on a posé le cadre, on va (enfin !) pouvoir exposer le propos : le gameplay du Venom est une tuerie !

“Tu vas devenir une chose sans bras, sans jambes, sans visage… qui roule dans la rue comme une crotte au vent.”

Le gameplay de Venom est conçu pour être rapide, exigeant et addictif. En effet, tout l’intérêt du fan-layout c’est qu’il privilégie des tirs nerveux, avec des shoots fluides et bien positionnés. L’accent est clairement mis sur le flow, avec des combos possibles sur plusieurs zones du plateau qui procurent une sensation grisante de contrôle, de violence et de pouvoir. Un peu comme si vous aviez un symbiote à l’intérieur de vous.

Le choix du fan layout sur Venom n’est donc pas anodin. Stern a optimisé cette disposition pour offrir une expérience rapide et obtenir un levier de puissance, tout en mettant en avant la richesse thématique. Les 17 tirs sont une invitation à explorer tout le potentiel de cette machine et permettent de combiner fluidité, variété et stratégie, offrant aux joueurs une expérience à la fois accessible et intense. Une véritable démonstration de ce que Stern peut accomplir lorsqu’il pousse les limites d’un design classique.

La rampe incurvée, le Doppleganger et les tirs chronométrés obligent à une grande précision pour réaliser les combos, rendant chaque partie palpitante. Surtout durant les phases de combat avec les autres symbiotes comme Riot, Agony, Phage et Lasher.

“Tu vis dans mon corps, tu respectes mes règles !”

La physique c’est une chose mais le code en est une autre ! D’ailleurs, le duo Brian Eddy / Dwight Sullivan (au code) innove avec une fonctionnalité clef : la montée en puissance de votre symbiote avec un système de level couplé à une progression dans le scénario, le tout pouvant être sauvegardé d’une partie à l’autre en vous connectant à votre compte Stern Insider. C’est clairement le premier flipper au monde qui propose une sauvegarde sur plusieurs niveaux que vous pouvez choisir ou non d’activer au début de chaque partie.

Vous commencez en incarnant Eddie Brock ou un autre porteur du symbiote, et au fil de la partie, vous “évoluez” pour déverrouiller de nouvelles capacités, comme des multiplicateurs de score ou des modes améliorés. Cette progression ajoute une profondeur stratégique intéressante, car chaque personnage joue différemment et offre des avantages uniques.

Les missions, basées sur des affrontements emblématiques de l’univers de Venom, maintiennent la tension. Parmi elles, l’affrontement avec Carnage dans un mode multiball particulièrement intense est un des moments forts. Les boss Grendel et Knull vont également vous donner du fil à retordre et, en cas de succès final, vous récompenseront d’un personnage déverrouillé comme dans les jeux video. Encore une innovation et une première dans le flipper.

En dehors de proposer de nouveaux personnages, cela augmente la rejouabilité de la machine. Si l’on ajoute à cela le mode speed run qui vous invite à terminer la machine le plus rapidement possible en mémorisant votre timer, vous obtenez non seulement un pas supplémentaire vers les standards du jeu vidéo, mais également des fonctionnalités inédites dans le monde du flipper.

Petite cerise sur le gâteau, le vidéo mode scream vous proposera une interaction supplémentaire et on ne va pas bouder notre plaisir !

Côté animations, l’écran LCD est une réussite. Les séquences animées sont nerveuses, reprenant l’esthétique des comics avec des scènes de combat et des caracters designs spectaculaires. Je reproche souvent à Stern ses animations 2D animées façon flash. Ben là pour le coup, ça fonctionne et cela s’intègre bien au thème comics.

Enfin, la bande son heavy rock aux teintes parfois electro, composée par Mark Tremonti, accompagne parfaitement l’énergie brute de la machine et nous offre une des meilleures bande son originale sur spike 2. Les riffs de guitare et les morceaux rythmiques soutiennent l’action sans devenir trop envahissants. Les callouts, peu nombreux, n’en restent pas moins très efficaces.

J’espère que maintenant je vous ai mis l’eau à la bouche et il est temps pour vous de mettre les mains sur cette machine qui est une bombe d’énergie pure ! Et si vous voulez en savoir encore plus sur les règles et mécaniques de jeu, foncez sur le livre de règle.