Après l’échec commercial, créatif et visuel de Stern avec son Led Zeppelin (il fallait être aveugle ou trop orgueilleux pour ne pas s’en rendre compte et le prévoir…), après la débâcle et la raclée essuyée par le géant aux TWIPY awards face aux tout-petits du secteur, Stern a cruellement besoin de redorer son blason et de montrer pourquoi il est numéro un.
L’annonce, le 4 mai dernier, de son nouveau flipper de la franchise Star Wars, the Mandalorian, a fait espérer les fans de la licence et du constructeur (nous les premiers !).
Alimentée principalement par le Pinfluencer Kaneda, la hype autour de ce nouveau pinball n’a cessé d’augmenter. Il promettait une véritable tuerie de la part de Stern. Alors qu’en est-il après le reveal du 11 mai ? Pari réussi pour Stern ? Et bien oui ! La copie n’est pas parfaite, mais elle redore le blason du fabricant sans aucun doute… Allez, c’est parti on vous analyse tout cela !
Sommaire
Kabooom !
Sans transition on commence par l’artwork : ben voilà c’était pas si difficile de prendre un univers, un graphiste et de lui dire « il faut se réapproprier un univers pour le transposer au flipper tout en restant fidèle à l’esprit de la franchise ! ».
C’est Randy Martinez qui est en charge de réaliser les artworks pour les différents modèles de la gamme. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a su relever le gant avec brio et surtout de l’audace !
En effet, son coup de crayon, que nous qualifierons de «comics retro futur» pour ses origines et sa capacité à moderniser le trait, colle parfaitement à l’univers Star Wars. Il s’était d’ailleurs déjà illustré (sans jeux de mot) avec le Star Wars comic mais avec une similitude comics plus omniprésente que dans notre cas présent.
Pour le Mandalorian, il parvient à un juste équilibre entre cartoon et photo-réalisme, une vraie merveille !
Les trois modèles (Pro, Premium et LE) sont tous plus beaux les uns que les autres. Mais le plus surprenant, c’est la technique utilisée pour arriver à ses fins : donc bien évidemment il ne s’agit pas d’un « photoshop », ni de dessin assisté par ordinateur, mais bel et bien de peinture !
Plus précisément on va parler ici de technique mixte car elle regroupe un travail d’aplat à l’encre d’acrylique et d’un détourage qui semble être réalisé au Posca (feutre acrylique), le tout numérisé ensuite pour les besoins de production sur decal.
Son approche ombrage celluloïd (cel-shading pour les lecteurs gamers), n’est pas sans rappeler (toujours pour nos amis gamers) le cultissime « Borderlands ». Son ambiance western post apocalyptique est ici remplacée par une ambiance space western pour notre plus grand plaisir et avec un gros clin d’œil au film « Solo » de la saga Star Wars.
Blaster !
Les modèles pro et premium sont une fois de plus négligés au profit du Limited Edition. En témoignent les armor-blades disponibles sur le modèle LE. Qui ne sont pas en relief, mais tout simplement en découpe blaster, euh pardon…, découpe laser ! Elles reprennent la silhouette du disrupteur, ou Amban phase-pulse blaster pour les puristes (grosse carabine texane modifiée avec pique à barbecue, ça fonctionne aussi !).
Des armor blades seront toutefois disponibles pour les modèles pro et premium au prix optionnel de 3 millions de dollars… Naaaaaannnn, on déconne, mais on ne sera pas loin :). Elles aussi reprennent le design et la forme du disrupteur. Elles sont magnifiques, une vraie réussite une fois de plus !
En revanche, niveau shooter optionnel, ils nous ont fait le minimum ! En effet, ils ont repris le pommeau du cockpit du razor crest et point barre…
Alors, oui il est très fidèle à la série avec sa rouille et son liseret bleu, mais il manque cruellement de créativité et d’audace en comparaison du travail effectué par Randy Martinez ! En résumé, cohérent mais frileux et pas créatif.
Allez comme on est sympa on file une idée gratos à Stern : un détonateur thermique à la place aurait présenté plusieurs avantages.
- Lien générationnel : vous fédérez l’ancienne génération et la nouvelle génération de fan qui vont reconnaître l’arme.
- Cohérence du « canon Star Wars » : en utilisant une arme répandue dans la guilde des chasseurs de prime on est pas hors sujet, donc cohérent.
- Design : le design original du détonateur thermique est lumineux, cela aurait permis de le rendre plus attrayant comme celui du Stranger Things ou du Jurassic Park, donc de le valoriser.
- Créativité et audace : demandez à Randy Martinez il sait ce que c’est 🙂
Disponible de série sur le LE mais en option sur les autres modèles, les artblade sont elles aussi réussies. Mais celles du LE sont meilleures car elles viennent compléter et terminer l’univers sous la glace (nous allons y revenir), contrairement aux autres qui ne sont qu’un alignement des protagonistes de la série : les « méchants » d’un côté, les « gentils » de l’autre.
Dernier point du design général avant de passer à la suite : la peinture dites « beskar » sur le LE. Franchement, ça tape . Stern souhaite réellement trancher avec ce qui a été fait avant… et aussi se concentrer sur la clientèle haut de gamme (oui, oui, on dit clientèle haut de gamme et pas flipper haut de gamme, nuance). Ben oui au final, c’est juste une couleur différente, pas une couleur difficile en soit à obtenir. Mais ça donne un coté « classe » et cohérent. Deux choses qu’aime la clientèle haut gamme.
Toys and story
C’est parti ! On décrypte les deux plateaux et demi (ben oui, en fait y a le pro d’un coté et premium/limited edition de l’autre).
L’univers du Mandalorian est plutôt bien retranscrit. On y retrouve des éléments clefs de la série, autant au niveau du plateau qui est très beau qu’au niveau des « toys » qui se distinguent par le niveau de finition (exit le gant Mapa de Thanos du Avengers)…
Crossover
Niveau layout, à la rédaction nous avions spéculé dans notre podcast sur un potentiel lien de filiation avec le flipper The Shadow, également réalisé par Brian Eddy et disposant lui aussi d’un mini playfiled. Nous confirmons la similarité : un agencement général plus original que le « fan layout » utilisé sur plusieurs créations du designer.
Un « fan layout » définit un plateau comprenant un toy principal en plein milieu, avec les rampes, lanes et orbites qui l’entour en éventail (fan en anglais). Sur The Mandalorian, le plateau est plus déstructuré, ce qui nécessite de plus grandes compétences pour offrir des tirs satisfaisants. Et le pari semble réussi. Autant que sur The Shadow ? A voir, il faudra avoir la bête entre les mains pour le confirmer.
Mais faisons un autre parallèle, n’ayons peur de rien. On peut retrouver sur ce flipper un mix entre le Ghostbusters, le Tortue Ninja Mutant Turtles et le The Munsters. Et bien que deux de ces flippers soient le fruit de Jon Borg, le réel lien entre les trois c’est le lead game developper Dwight Sullivan !
Donc, ne serait-ce pas le futur code qui aurait déterminé la conception du playfield, devançant certaines idées de Brian Eddy ? Surtout que Dwight Sullivan était également sur le code d’un certain Star Wars comics…
Mystère et boule de flipper !
Toys ou « Toys » ?
Une figurine géante (mais suffisamment petite pour coller au concept) de Grogu trône fièrement en fond de plateau sur la gauche. Pourtant, y a pas de quoi faire le fier !
Même si elle est réussie en terme de moulage (en tout cas mieux que le gant Mapa pré-cité), elle n’a aucune interaction avec le gameplay exactement comme le bibendum sur le Ghostbusters (« tiens, tiens, tiens comme de par hasard »). Elle ne cligne même pas des yeux ! Un gimmick qui pourtant aurait fait son effet « awwwwwnnnnnn trô meugnon !!!! ». Dans ces conditions, difficile de dire que c’est un toy… Et ça, c’est dommage.
Allez on se fait un petit « what if » pour le transformer en toy de folie :
- une petite rampe qui passe pas loin avec un aimant dans la main de Grogu et hop ! La bille est chopée ! Le pouvoir de la force est conceptualisé, retranscrit, effet fan service garanti !
- On améliore le truc ? Ok ! Une fois chopée, on recycle et on adapte la mécanique du T-rex de Jurassic Park et hop le bras bouge et relâche la bille ailleurs !
- Encore plus ? Rhhhâââ vous êtes des coquins ! OK, imaginez maintenant que cette bille soit tenue dans le creux de sa petite main toute mignonne. Au lieu d’être relâchée sur le playfield, le bras bouge et se dirige tout droit dans la bouche de Grogu qui est grande ouverte et fait référence cette fois-ci au running gag avec les œufs des batraciens ?
- C’est pas assez ? Ok, je vous sors le grand jeu ! Toujours Grogu hein ! Il chope la bille dans le creux de sa main, son bras bouge vers sa bouche, elle s’ouvre, il avale la bille, niveau code on balance la réplique du Mando qui lui demande de recracher avec effets sonore et tout le tralala niveau led, et ensuite BOOMMM ! Il recrache six billes façon multiball (et façon TMNT avec le camion, tiens, tiens, tiens). Et on obtient un toy fabuleux, cohérent, fun, drôle, surprenant qui vous fera écouler des quantités phénoménales…
Ben non ! Vous aurez juste une résine moulée dans le fond avec un aimant sur le plateau comme sur … The Munsters (« tiens, tiens, tiens comme de par hasard ») , sauf que là on peut même pas la basher ! Bouuhoouuuu !!!
Deuxième « toy », et ben,… Même problème ! Le razor crest est très bien réussi ! Ils ont même réussi à mettre deux leds pour simuler les réacteurs. Mais par contre, les gars… Entre nous… C’est quoi cette paire de baloches en dessous ??!!! Sans déconner ! Il faut taper dans les baloches du razor crest ! C’est pas un peu creepy ? Non, non j’ai pas les idées mal placées ! C’est ce « pendule » qui est mal placé !
Vous voulez encore une idée qui colle avec le code et le toy ? OK… OK… mais là je vous le fais en one shot :
- Vous me dégagez la paire de baloches, vous conservez la lane, une fois le mode ambush lancé (ça tombe bien c’est déjà codé !), une trappe s’ouvre et un Ravinak (monstre des glaces) sort et attrape le train d’atterrissage comme dans la série (juste un truc en plastoc qui sort d’une trappe hein ! Pas besoin de me faire un mécanisme de mâchoire faut pas pousser !). Ensuite pour le faire retourner dans la glace il vous suffit de le basher comme les deadhead du Elvira. Le tout sans baloches ! Alors,… Heureux ?
Troisième toy (sans guillemets pour ceux qui ont suivi la subtilité du sous-titre)… C’est mieux ! C’est mieux car pour le coup il s’agit d’un vrai toy et un mini plateau en même temps. L’originalité est enfin au rendez-vous même si on va se permettre une toute petite critique.
Donc pour ceux qui n’ont pas suivi, ici, lorsque la bille vient sur le upper playfield par la rampe de gauche comme sur le GB (« tiens, tiens, tiens comme de par hasard ») et ensuite direction le diverter comme sur le TMNT (« tiens, tiens, tiens comme de par hasard »), le plateau se soulève, un peu comme la batterie de Joey Jordisson, le batteur de Slipknot pour ceux qui ont la référence.
Du jamais vu ! On ne peut que saluer la performance. Mais, il y a toujours un mais, vous actionnez vos flips pour toucher des cibles fixes, dommage. Une petite idée pour finir parfaitement cette idée géniale ?
- Un petit mécanisme style Dracula du Monster Bash (« tiens, tiens, tiens comme de… ah ben non là ça ne marche pas !») et vous avez une cible mouvante à sniper et ça vous fait un toy ultra cool, complètement dans les compétences du chasseur de prime !
Bon à leur décharge, c’est ce qu’ils ont fait mais avec des leds qui vous indiquent quelle cible toucher. Cela n’en reste pas moins un super toy. Enfin… pour les versions premium et LE.
Ah oui, on a oublié de vous dire ! La version pro fait toujours office de « flipper du pauvre », une conception et une vision qu’ici on a du mal à comprendre et à partager. A titre d’exemple, dans le jeu vidéo, tout le monde achète le même jeu et ensuite, liberté est donnée au joueur de télécharger des améliorations. On part d’une même base et ensuite le libre arbitre fait son œuvre. A défaut d’être égalitaire on peut être équitable ! Mais non, pas ici.
Le modèle Pro se voit amputé non seulement du système qui soulève le mini plateau (il fait partie intégrante du plateau) mais également d’un flipper… Les rampes sont également touchées par cette « philosophie ». Elles sont en plastique et amputées, une nouvelle fois, d’une unité. Y a pas de petites économies !
Vous ne connaîtriez pas des Jawas, vous ?
On a de la chance à Pinball Mag. ! On connaît des Jawas qui ont désossé un The Mandolarian la semaine dernière et ils nous disent ce qu’ils ont réussis à chiper. Eh oui, on a le bras long ! Bon par contre, on vous traduit ça pêle-mêle, le jawa c’est pas simple comme langue et C3-PO n’était pas disponible il avait poney !
Voici ce que vous allez trouver sur le plateau :
- 6 billes
- 3 flippers sur le modèle pro
- 4 flippers sur les modèles premium et LE
- un diverter qui donne accès au mini plateau
- un spinner
- 3 cibles fixes à gauche pour le hunter mode
- 2 cibles fixes à droite pour le Boba Fett
- un mini plateau mobile pour les versions Premium et LE avec 6 cibles fixes
- un « mini plateau » immobile pour la version pro avec 6 cibles fixes
- un « scoop loop » pour les versions premium et LE
- un gros petit Grogu
- un aimant devant le gros petit Grogu
- un scoop
- deux bumpers
- musiques officielles de la série
- doublage réalisé par Carl Weather un acteur de la série (Apollo Creed dans Rocky)
- vidéos de la série saison 1 et 2
- 2 rampes pour le modèle pro
- 3 rampes pour les modèles premium et LE
- 1 Razor Crest à grosses baloches
- 2 slingshots
- Shaker, vitre anti reflet, peinture beskar, backglass mirroir, système son haute qualité, artblade le tout dédié aux 750 exemplaires de la Limited Edition.
- et pis des lumières un peu partout !
Et côté gameplay, ça donne quoi ?
A l’image de notre analyse du plateau, le gameplay et le flow apportent son lot de plaisir, sans pour autant nous faire atteindre le Nirvana.
Voici les points positifs que nous retenons:
- Les missions, faisant chacune référence à un épisode des deux premières saisons, sont accompagnées des scènes de la série et vous plonge littéralement dans celle-ci. Sur la version LE, la scène du Mudhorn avec les artbalde sur le même thème font leur petit effet !
- Le côté « Jeu de Rôle » avec la capacité de dépenser des Beskars pour choisir un bonus à la forge (le scoop). Vous pouvez choisir de sauver la bille lorsque celle-ci prend une des outlanes, recevoir une extra ball, ajouter une bille lors des multiballs, ou démarrer une mission, etc… L’inventaire est suffisamment riche pour varier les tactiques. De plus, cela laisse entrevoir les possibilités que vont pouvoir proposer les flippers si Stern se penche sérieusement sur l’utilisation de la lockbar en complémentarité du gameplay traditionnel. On se rapproche à petits pas du crossover tant attendu (en tout cas à Pinball Mag.) avec le jeu vidéo.
- Le mini-plateau, qui à première vue fait croire que bourriner les boutons pour toucher les cibles suffit, mais qui se révèle un élément de gameplay plus subtile : il va vous falloir du skill pour tirer parti de ce plateau amovible uniquement disponible sur les versions premium et L.E.
- Le « bloc » (sorte de module sur la droite du plateau avec une rampe supplémentaire sur les modèles premium et L.E) permet des shoots groupés et courts qui redonnent de la vitesse de jeu dans le gameplay. Il permet aussi de valider certaines fin de mission avec des bonus et offre un shoot à 180° des plus satisfaisant !
En revanche, s’il y a une faiblesse notoire c’est le Skill Shot. Dans la première version, il était tout simplement voué au hasard pur et simple ! Un nouveau code a permis de corriger cette injustice mais il reste tout de même mou du genoux : la bille doit passer dans une des 3 lanes du haut de plateau, au moment où les inserts sont allumés. Ceux-ci naviguent de gauche à droite. Il est plus simple d’utiliser le launcher automatique que de doser au lance-bille. Un comble !
Quelle est la prime de beskar ?
Oui c’est vrai ça ! Combien elle coûte cette petite beauté ? Bon, on va pas revenir sur la taxe, mais elle, elle risque de revenir en juillet. Donc tout ce que l’on espère, c’est que quelques modèles arrivent avant que les choses ne bougent, c’est à dire avant juillet 2021 ! Les coût des containers ayant augmenté, il faut tout de même s’attendre à une fourchette entre 8000€ et 12 000€ suivant le modèle.
This is the way !
Un pronostic sur cette machine ? Ça sent bon mais on est pas non plus sur le flipper de la décennie. Il reste encore un sérieux effort à faire sur les « toys » pour qu’ils soient gravés dans les mémoires ! Il reste aussi, et bien naturellement, à voir le gameplay et l’intégration du code par Dwight Sullivan. Donc attendons les streams de gameplay qui ne devraient pas tarder, mais surtout d’y jouer pour conforter notre premier ressenti.