Le flipper Godzilla Pinball ! | Stern Pinball | Le test

Voilà plusieurs mois que les rumeurs vont et viennent sur un flipper Stern sous licence Godzilla, voir King Kong vs Godzilla. Le suspense a pris fin en ce mois de septembre 2021 : ce sera Godzilla Pinball!, avec Keith Elwin au design et Zombie Yeti pour les artworks.

Keith Elwin et Zombie Yeti, un duo pas dégueu

Keith Elwin est à l’origine du flipper Jurassic Park particulièrement apprécié par la communauté. Néanmoins, la machine n’est pas à mettre entre toutes les mains car la profondeur de son code se paye par une certaine complexité de prime abord. En somme, un bon flip’ de Pinhead qui veut en avoir pour son argent avec sa machine à la maison.

Keith Elwin, le sourire chevillé au visage… Hum.

Le concepteur barbu a aussi imaginé The Avengers Infinity Quest. L’accueil fut plus mitigé, sans être catastrophique. L’un dans l’autre, le bonhomme pourtant pas très souriant a bonne presse. Son flipper Iron Maiden y joue aussi pour quelque chose.

Son comparse Zombie Yeti a déjà collaboré avec lui sur Avengers et Iron Maiden. Il s’agit d’un habitué des productions Stern. Ses visuels particulièrement colorés et riches en détail favorisent l’impression d’un « world under glass », comme on dit chez les Pinheads.

Etant donné que ce flipper s’appuie sur l’univers du monstre des années 1950, les créations de l’artiste, à la palette très vive, peuvent étonner. Si vous adorez la licence originelle, vous n’y trouverez probablement pas les couleurs d’époque. Mais pour moi qui n’ai strictement aucun respect pour les films aux images ternes et baveuses, je m’en félicite.

Godzilla Pinball, une excellente surprise

Je ne vous cache pas que l’équipe de rédac’ de Pinball Mag. n’était pas particulièrement emballée par le thème. Le teaser diffusé par Stern, deux jours avant le reveal, nous a d’ailleurs conforté dans notre scepticisme : quelques images des films originaux, soutenus par une bande-son répétitive. Bref, la blasitude (le blasage ? la blasure ?) nous gagnait.

Mal nous en a pris : la richesse du plateau et sa cohérence avec le thème (colorimétrie à part) nous ont fait ravaler nos sarcasmes. Nous y reviendrons.

Le premier flipper avec le Stern insider connected inclus

Nous avons un article pour vous si vous ne savez pas ce qu’est Stern Insider Connected. Faites un détour par là-bas si vous voulez la version longue. En version courte : il s’agit de se créer un compte pour enregistrer ses scores et obtenir de nouveaux défis à réaliser sur les flippers du constructeur. Ceci est rendu possible par un module connecté à Internet et inséré dans l’apron (la partie basse en métal du plateau).

Godzilla est le premier flipper qui inclut cette fonctionnalité par défaut. Nous apprenons deux choses à cette occasion :

  • La version Pro (la moins chère) en bénéficie aussi. La communication de Stern jusqu’à présent laissait à penser qu’il faudrait payer en plus pour l’avoir (un peu comme pour la vite anti-reflet).
  • Le module, quand il est inclus dès la conception, ne dénature pas l’esthétique de l’apron, contrairement au fait de l’ajouter a posteriori sur une machine.
Le kit Stern insider connected bien intégré sur l’apron.

Du japonais pour l’occasion

Spectateurs du streaming de Deadflip, ne vous fourvoyez pas : le temps n’est pas venu d’avoir tous les contenus audio et textuels traduits en plusieurs langues.

En revanche, dans le contexte spécifique de ce flipper sous licence nippone, l’équipe de Stern vous propose de choisir entre une version classique en anglais et une autre avec des sous-titres (bien intégrés, pas des trucs moches en blanc) et quelques voix en japonais. Sympatoche pour se mettre dans l’ambiance, rien de fifou non plus.

Un peu de contenu en japonais pour coller à la licence, mais pas encore de vraie traduction.

Il y a du monde sous la glace

Les reveals de Stern se font toujours en deux temps : une partie textuelle et imagée publiée sur leur site et sur This Week in Pinball, et quelques jours plus tard, un live animé par Jack Danger aka Deadflip, en compagnie de l’équipe resserrée qui a conçu la machine. Au premier événement, nous sommes passés de « ouais bof » à « c’est pas si mal tout de même », et au second, de « c’est sympa » à « ils ont fait du bon boulot ».

Plusieurs éléments du plateau ont fait frétiller notre regard impassible de chroniqueurs revenus de tout :

  • L’immeuble qui fait mine de s’écrouler en s’enfonçant sous le plateau, qui retient les billes sur son toit puis les relâche pour le multiball (versions Premium et LE), le tout connecté aux rampes ;
  • Le pont qui s’écroule (statique dans sa version Pro) ;
  • Le Mechagodzilla tout de chrome vêtu, avec un aimant sur le ventre, à atteindre avec une rampe qui fait décoller la bille (encore une fois réservé aux versions Premium et Limited Edition) ;
  • Les rampes en métal traversant le plateau dans tous les sens, qu’affectionne Keith Elwin
  • Un usage raisonné du plastique ;
  • Ce bumper vicieux sur la partie droite, trop proche des batteurs pour nous vouloir du bien ;
  • Ces boucles tarabiscotées à même le plateau qui démontrent beaucoup plus de créativité et de maîtrise dans le design que les classiques chemins semi-circulaires ;
  • un fond de plateau (backpanel) ornementé par des immeubles en relief.

C’est déjà pas mal, non ?

Le plateau Limited Edition du flipper Godzilla – Stern Pinball

Les bémols du plateau

2 figurines Godzilla ornent le plateau. Si la version métal fait son effet et participe au jeu, la version verte est purement décorative et aussi moche que le déguisement de monstre de l’époque. Donc si vous êtes fan de série B et de décors carton pâte, ce toy vous plaira. Nous, on l’appelle le concombre 😀

Le magna save, cet aimant cylindrique placé entre deux sorties de boucles, nous laissait indifférent dans une premier temps. Il attrape la bille à peu près dans tous les sens, et la relâche mollement sur le 3ème flipper le plus souvent. Bof. Mais il lui arrive également de récupérer la bille avec toute sa vitesse en sortie de boucle pour la renvoyer dans celle d’à côté, après un virage inattendu à 180° ! Une vraie originalité pour le coup.

Bande-son et cinématiques

J’écrivais un peu plus tôt qu’une musique répétitive accompagnait le teaser. Comme il fallait s’y attendre, il s’agit du thème principal. Après quelques heures de visionnage, je ne le supporte déjà plus. Fort heureusement, la bande-son rock est variée. Je me boucherai donc les oreilles uniquement lors des premières secondes après le lance-bille.

En revanche, mon avis est réservé sur les cinématiques. Je ne suis pas particulièrement convaincu par cette juxtaposition de séquences d’époque colorisées, d’animations aux niveaux de finition variables, et de résumés de score en noir et blanc. Et parfois un écran blanc particulièrement disgracieux. Le tout manque sérieusement d’unité.

Cette scène de violence sur bébé Godzilla a choqué Lazarus, ce grand couillon au coeur tout mou.

Un effort de simplification du code, mais un jeu toujours difficile

Keith Elwin est un compétiteur de flipper chevronné. Et à ce titre il a eu tendance par le passé à produire des codes complexes, voir compliqués. Saluons l’effort de simplification réalisé sur Godzilla. Ne vous attendez tout de même pas à comprendre les subtilités des règles en 3 parties.

Le scénario principal avance à mesure que l’on débloque les « kaiju battles » contre les monstres que notre gros bonhomme vert combat dans la série (Ghidorah, Titanosaurus, Megalon…). Pour cela, il faudra parcourir les deux rampes, ensuite viser le scoop, puis choisir le monstre à défier. A chaque duel sa mission spécifique, plus ou moins ardue.

Si l’objectif est clair et se comprend vite, le joueur novice verra néanmoins une difficulté à déclencher ne serait-ce que le premier combat. Il faut croire que Keith Elwin aime les shoots difficiles, car il nous planque toujours un élément derrière un autre élément, en obligeant ainsi à utiliser un 3ème batteur ou des rebonds. Cela permet de varier le jeu certes, mais peut générer de la frustration pour un usage familial.

En l’occurrence le scoop est derrière un bumper, l’angle de tir pour l’atteindre en direct avec les batteurs est mince. Et comme l’accès au trou est indispensable pour progresser dans le scénario… Vous m’avez compris. Godzilla comme Jurassic Park avant lui n’a pas la facilité d’un Theatre of Magic. Ce n’est ni un reproche, ni une qualité, il faut juste le savoir, c’est tout.

Tu es semi-riche ? Voici ton demi-flipper

Voici un reproche récurrent sur les productions Stern, mais soit je ne m’y fais pas, soit il est particulièrement marqué sur ce flipper : la version Pro se voit amputée de la moitié des points positifs cités plus haut. Les deux Godzillas sont remplacés par des plaques de plexiglas, l’immeuble ne s’effondre pas et ne bloque pas les billes sur son toit, le pont ne se casse pas en deux, il manque un immeuble sur le backpanel.

Certes, la majeure partie du gameplay, et notamment son flow intéressant, ne diffère pas des versions plus chères. Mais toucher au gameplay, ne serait-ce qu’un peu, me semble toujours un sacrilège. Enlevez le concombre et des éléments esthétiques si vous voulez, mais pas le Mechagodzilla et le fait que les billes tombent du toit du building !

Et tout ça pour la modique somme de… Votre rein !

Il faut des sous pour acheter un flipper neuf, ce n’est pas une nouveauté. Pour cet opus, Stern a été particulièrement attentif à ne pas nous décevoir sur ce point : en effet, les prix ont sérieusement fait du gras durant l’été. Là où la version Pro du Mandalorian était à 6 199$, le Godzilla demande 6 899$, soit 700$ de plus. Le gros monstre vert vous ponctionnera 8 999$ pour sa version Premium et 10 499$ en Limited Edition.

Après import, droit de douane et tout le toutim, vous vous en tirerez pour 7 800€ pour un Pro, 9 900€ pour un Premium et un peu plus de 12 200€ pour un Limited Edition. Au diable l’avarice ! Ces prix sont indicatifs, ils peuvent varier d’un distributeur à l’autre.

Les LE seront produits à 1 000 exemplaires, soit 250 unités de plus que pour la licence précédente. On peut se demander si la notion de « limitée » a encore du sens, mais félicitons-nous que le marché se porte bien, et que son acteur principal anticipe ses ventes avec optimisme. On préférera toujours un flipper cher que pas de flipper du tout.

FICHE TECHNIQUE

Fabricant : Stern Pinball
Date de production : Septembre 2021
Thème : Science-fiction / Série B
Type
 : Solid State Electronic
Processeur : Stern Spike 2 System
Abréviation : heu… Godzilla ?
Unités produites : 1000 pour le LE, N/C pour les autres
Prix de lancement : à partir de 6 199$

ÉQUIPE TECHNIQUE ARTISTIQUE

Game Design : Keith Elwin
Développeur en chef : Rick Naegele
Mécanique : Harrison Drake

Artwork : Zombie Yeti
Animation : Chuck Ernst
Son : Jerry Thompson

Nick_O
Nick_Ohttps://pinballmag.fr
Collector of friends who have pinball collections.

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