Ah mais que de souvenirs d’enfants remontent à la vue de ce flipper ! Jouer avec les gamins du quartier sur les trottoirs devant nos maisons. Faire des circuits avec des bouts de cartons, à voir quelle voiture sauterait la plus loin sur le tremplin, celle qui roulait la plus vite, celle qui avait le plus de détails…
Sorti en mars 2020 aux « states », le Hot Wheels vient tout juste d’arriver sur le sol français. Il s’agit du troisième flipper d’American Pinball, mais le premier sous licence. Une nouveauté pour la jeune marque qui peine à trouver ses repères face aux deux mastodontes que sont Stern et Jersey Jack Pinball.
Alors à qui s’adresse ce pinball ? L’exploitation de cette licence est-elle une bonne idée ? Car on vous le dit dès à présent, ce flipper regorge de bonnes idées mais malheureusement pas que. C’est ce que nous vous proposons de découvrir ensemble ! Mais avant de prendre les clefs de ce flip’ et de faire de gronder le moteur, on va d’abord faire le tour de la caisse (Hahahaha… non ? Elle est nulle ? Moi je l’aime ma blague…)
Sommaire
- 1 Vous allez voir messieurs dames, essayer ce flipper c’est l’adopter !
- 2 On va regarder ce qu’elle a dans le ventre, cette caisse !
- 3 Ahhh ben là c’est le carburateur qui a lâché ! Sinon, je vous fais les niveaux avec le plein, ma p’tite dame ?
- 4 En voiture Simone !
- 5 Gentlemen, start your engine !
- 6 Multiball ? « challenge accepted »
- 7 On voit la ligne d’arrivée
- 8 Fiche technique
Vous allez voir messieurs dames, essayer ce flipper c’est l’adopter !
Aux premiers abords, le flipper a de la gueule ! On retrouve le fronton d’origine d’American Pinball qui avait été délaissé dès leur deuxième sortie (l’Oktoberfest) ce qui, nous pensons, était une erreur. Mais nous en parlerons dans le test de l’Oktoberfest à venir. Ici, concentrons nous donc sur notre bolide. On retrouve donc les arrondis bien pensés de la marque, avec un écran LCD décalé sur la gauche. Nous ne voyons pas la pertinence de ce placement hormis pour l’artwork mais pourquoi pas ! La finition du fronton est de qualité dans son ensemble. Il en est de même pour sa caisse avec un artwork sympa et des pieds bien intégrés ainsi qu’un petit topper sans prétentions mais qui à le mérite d’exister.
D’ailleurs, notons dès maintenant trois bonnes idées. La première, que l’on retrouve sur toutes les productions de la marque, c’est l’utilisation de vis différentes aux autres marques sur les pieds. En effet, nous avons l’habitude d’utiliser des clefs à pipe pour « monter » nos machines sur leurs pieds. Ici, les pieds et fronton se monte avec une même et seule clef allen fournie. Pratique ! La deuxième, c’est l’utilisation de decals très haut de gamme au niveau du grammage et de la résistance aux chocs. Pour ceux qui connaissent les art blades de chez Stern, il s’agit de la même qualité et sensation au toucher mais ici on les retrouve sur l’ensemble du flipper. Le troisième bon point, c’est l’artwork qui offre une continuité entre la caisse et le fronton. Cela augmente l’impact visuel global et en fait un bel objet au final.
Toutefois, l’artwork a une faiblesse majeure et nous l’avons constaté sur chaque machine d’American Pinball. En effet, la qualité d’impression n’est pas optimale. En s’approchant de la caisse, on remarque une légère pixellisation ainsi qu’un léger flou. C’est encore plus flagrant sur la caisse de l’Oktoberfest et le plateau du Houdini. Le Hot Wheels est plus fini à ce niveau mais des améliorations sont tout de même nécessaires. C’est vraiment dommage car on voit qu’American Pinball à le souci du détail mais loupe certains passages de son process.
Et si vous doutez que la marque a le souci du détail et ne fait pas preuve de bonne volonté, alors laissez nous vous montrer ce qu’il y a sous le capot !
On va regarder ce qu’elle a dans le ventre, cette caisse !
Comme nous vous l’avons déjà fait remarquer dans différents articles, nous sommes convaincu, à la rédaction de Pinball Mag, que nous vivons une démocratisation du flipper. Naturellement, cette ouverture au grand public s’accompagne d’une mutation du marché du moins, de ses priorités. Nous pensons donc qu’American Pinball, comme toutes les marques, a réfléchi à sa stratégie commerciale : à qui doit s’adresser ce flipper ?
Réponse : pas au joueur habituel. Nous voulons dire par là que le cœur de cible, comme on l’appelle en communication, n’est pas forcément le joueur passionné qui pratique depuis des années. Vous savez celui qui collectionne les flip’ dans son garage car la famille a parfois du mal à suivre sa petite passion égoïste. A ce propos nous vous invitons, si ce n’est pas déjà fait, à lire cet article de Pinball Mag qui aborde le sujet. Donc ici, il s’agit bien d’une cible différente.
Alors quelle est-elle ? Tout simplement, on parle ici du particulier au sens large, c’est à dire à une famille toute entière. D’ailleurs, nous allons faire tout de suite une distinction pour mieux se comprendre en reprenant un parallèle issu du monde du jeu vidéo. Nous allons qualifier cette nouvelle cible famille de « casual gamer » en opposition aux « hardcore gamers ».
Derrière votre écran je vous entends pester « Oui bon d’accord mais tu veux en venir où ? ». Nous voulons en venir au fait que pour séduire le casual gamer, il faut le RA-SSU-RER ! Et comment fait-on ? En proposant de balayer les « problèmes techniques » du revers de la main.
En effet, le premier frein d’un particulier à l’achat d’une première machine, en dehors du prix, ce sont les pannes. Ben oui, car le casual gamer, lui, n’a pas envie de mettre les mains sous le plateau. Alors que le hardcore gamer va considérer ça normal, « ça fait partie du truc ! ». C’est pour cela qu’American Pinball propose sous le plateau des petits détails qui vont tout changer.
Ahhh ben là c’est le carburateur qui a lâché ! Sinon, je vous fais les niveaux avec le plein, ma p’tite dame ?
Prenez par exemple les leds. Bon, même si la durée de vie d’une led est largement supérieure à nos anciennes ampoules, ça peut arriver qu’elles décèdent subitement. Rien de plus énervant que de ne plus avoir de lumière sous son insert de ball save ou son insert de wizard mode ! Ici, American Pinball, a mis en place un système de plaquette vissées directement sous le plateau mais surtout clipable ! Et ça fait toute la différence pour le casual gamer : il vous suffit de décliper la connectique, dévisser la plaquette, changer la plaquette, revisser, recliper et le tour est joué ! Bye bye les soudures !
En plus, ça va faire plaisir aux distributeurs car ce sont eux qui s’occupent du SAV. Là tout le monde est capable de changer sa led, les distributeurs n’ont plus qu’à envoyer la plaquette et basta. Plus de déplacement de techniciens. C’est pas grand chose pour le hardcore gamer mais pour le casual gamer c’est génial et c’est RA-SSU-RANT.
Autres points : les pièces utilisées pour les parties mécaniques dégagent un aspect de solidité. Et ça, c’est RA-SSU-RANT. Les pieds de repos du plateau sont peint d’un joli jaune. Et si le fabricant prend même le temps de peindre les pieds que l’on ne voit pas c’est qu’il fait les choses à fond et donc bien. Et ça, c’est RA-SSU-RANT.
Pareil, lorsque l’on lève entièrement le plateau, les billes restent bloquées par un système de maintien pour éviter qu’elles ne tombent et fassent un bruit inquiétant et qu’elles endommagent une partie des décors. Et ça, c’est RA-SSU-RANT.
De plus, pas besoin de passer par le menu et de chercher dans les sous-menus pour éjecter les billes. Et ça, c’est RA-SSU-RANT. Autant d’argument qu’un concessionnaire pourrait faire en soulevant le capot d’une voiture dont le moteur est caché par un coffrage plastique c’est RA-SSU-RANT car c’est propre et simple. Bon vous avez compris le concept ou il faut que j’vous y marque sur un papier ?
« Ouais mais nous on s’en fout de tout ça, nous on veux faire vroum vroum ! » Et bien vous, vous vous en foutez mais pas les casual gamers et eux aussi lisent Pinball Mag. Mais d’accord, allez on vous parle du plateau et du gameplay, c’est parti !
En voiture Simone !
On attaque directement par le grand changement sur ce pinball : les animations (enfin !!!!). Nous pensons qu’American Pinball est une société maligne. Il n’est pas évident d’animer correctement des scénettes ayant pour fonction d’expliquer une situation de gameplay sur un flip. Même les plus gros du secteur ont encore du chemin à faire pour arriver à un niveau visuel de l’industrie vidéoludique. C’est pourquoi ils ont contourné le problème et passant par le stop motion. Plutôt malin voir très malin car cela donne du cachet supplémentaire à ce flipper et à cette marque qui fait décidément tout pour se distinguer pour notre plus grand plaisir. Il reste toutefois des animations « classiques » nettement plus fluides que sur les précédentes productions mais malheureusement toujours lentes sur certaines scènes.
Niveau plateau, on a affaire à un playfield épuré voir vide (hormis l’artwork en liu même), très coloré avec un très bon impact visuel. On note la présence de art blade de série ce qui est fort appréciable. Pourtant, la qualité d’impression montre toujours des faiblesses, certes moins que sur le Houdini, mais il faut absolument qu’American Pinball fasse des efforts sur leur impression, qui donne le sentiment de peinture à l’aérographe lorsque l’on s’approche.
En revanche, les 140 leds illuminent le circuit des Hot Wheels avec une dominante bleue et orange chatoyante et font un rappel avec les deux rampes translucides et fluo. On relève également une bonne programmation lumineuse avec notamment des effets de balayages sympathiques. Le tout reste un peu sombre en jeu car aucun spot ne vient éclairer le bas du plateau. Néanmoins, le haut du plateau est plutôt bien éclairé et permet de mettre en avant un back panel avec un effet lenticulaire 3D. Le apron entièrement recouvert d’un décal’ est également un bon point.
Pour ce modèle, American Pinball abandonne ses « bumpers toys » au profit de simples plastiques ce qui est fort dommage car, sur ses précédentes productions, cela donnait vraiment du cachet. Le up-kicker, rappelant les circuits de notre enfance, rattrape légèrement le coup mais n’est pas suffisant pour donner une véritable identité de circuit.
Pour les toys, c’est une catastrophe ! Il n’y en a aucun ! Enfin si, une voiture sur une tige qui tourne et qui ressemble plus à un jouet à chat qu’à autre chose… Là, c’est le drapeau noir pour nous. Oui, nous on adore les toys comme sur un Theater of Magic, un Twilight Zone ou un Monster Bash. Pour nous, c’est un des fondamentaux du flipper. Jamais, mais jamais un constructeur ne devrait faire l’impasse sur ce point. C’est bien joli de nous pondre du code et encore du code mais la magie c’est sur le plateau que ça se passe !
Un point fort par contre, c’est le sound design vraiment bien pensé mais (il y a toujours un mais avec ce Hot Wheels !) pas assez riche et varié.
Pour terminer, les 500 premiers acheteurs pourront jouir d’un shaker inclus dans leur flipper. Histoire de faire gronder les moteurs et d’en ressentir les vibrations. D’ailleurs, il est temps de mettre le contact !
Gentlemen, start your engine !
Le pitch est simple. Hot Wheels city est attaquée par le redoutable Draven et son armée de rampants et autres monstres qui ravagent la ville. Vous allez devoir la libérer avec l’aide du Shérif et des frères Chase et Elliot et ainsi bâtir votre légende. Pour ce faire, vous devrez participer à des courses, collectionner des voitures (dont 5 voitures de légendes), crasher les voitures, construire des circuits et combattre des monstres.
Comme nous en avions plaisanté dans notre preview, le Hot Wheels est un flipper qui fait Vroomm Vraoum ! En réalité, nous ne pensions pas si bien dire ! En effet, lorsque vous lancez une partie, si vous appuyez sur le flip de gauche, vous lancez une séquence sonore : un énorme bruit de moteur ! Doux Jésus que c’est jouissif ! C’est vraiment excellent ! J’ai passé une bonne minute à jouer avec seulement ce bouton avant de lancer ma première bille. En plus, cela fait réagir le tachometer (cadran de tours par minute) situé entre les deux slingshots. Bien joué on s’y croit. J’étais tellement occupé à faire vroum vroum avec le bouton que j’ai lancé la bille comme un bœuf sans même réfléchir. Donc, sans le savoir, je venais de joliment foirer le skill shot principal…
Il existe plusieurs skill shot mais nous parlerons seulement du principal qui est pour le moins original. Vous pouvez le retrouver dans la vidéo de Dead Flip à la fin de cet article. Pour le réussir, il faudra jouer d’adresse entre sa main gauche et sa main droite. Avec la gauche faites monter le tachometer juste dans le rouge et visez avec le lance bille la zone 3 sans dépasser. Si ensuite vous tirez dans l’orbite de gauche, vous obtiendrez un bonus.
Gardez à l’esprit que le tachometer est un outil important tout au long de votre partie. Il vous sera utile d’en jouer si vous voulez augmenter votre score. Plus votre taux de RPM (tour par minute) est élevé, plus vous allez scorer.
Pas de Hotwheels, sans voitures. Et des voitures vous allez pouvoir en collectionner car il y en a une centaine dont 5 légendaires ! Pour collectionner les voitures « classiques », il faut tirer dans les cibles en bordure de rampe et de lane. Pour les voitures légendaires, c’est autre chose ! En même temps, c’est ce qui vous permet de déclencher le wizard mode, alors ça se mérite !
A gauche sur le plateau, vous trouverez en arc de cercle les cibles « battle ». Si vous les shootez, elles vous permettront de combattre les différentes créatures qui peuplent Hot Wheels city en passant ensuite dans le spinner. Vos combats seront bien sur chronométrés. Et vous battez l’ensemble des créatures, vous pourrez affronter le boss : le maléfique Draven.
Multiball ? « challenge accepted »
Pour être tout à fait franc, nous avons trouvé le gameplay assez mou, exception faite pour le kicker frontal qui vous renvoie la bille très rapidement sur le flipper de gauche. Alors peut-être que nous aurions pu augmenter l’inclinaison du flipper pour corser un peu les choses mais timing oblige, nous n’allions pas nous lancer dans ce type de réglages. Tout cela pour vous dire que les modes de multibille étaient les bienvenus pour donner un peu de rythme à ce flipper. American Pinball dénombre 6 modes de multiball en comptant le wizard mode décrit au dessus.
Malheureusement, durant notre test, nous avons été incapables de définir exactement comment nous avons obtenu certains d’entre eux à part le loop crash multiball. Pour l’obtenir, vous devrez enchaîner les loops jusqu’à immobilisation de votre bille par l’aimant. Ensuite, il vous faudra crasher vos billes sur celle immobilisée pour le super jackpot.
On voit la ligne d’arrivée
Fiche technique
GÉNÉRAL :
Fabricant : American Pinball
Date de production : Mars 2020
Processeur : Multimorphic P3-ROC
Abréviation : HW
Unités produites : N/C
Prix de lancement : 6950€
TOYS :
Éléments 3D : 5 voitures Hot Wheels
Gadgets : un jouet à chat euh pardon… une voiture qui tourne sur une tige…
ÉQUIPE TECHNIQUE ET ARTISTIQUE :
Game Design : Joe Balcer
Software : Joe Schober Josh Kugler
Artwork : Jeff Busch
Animation : Ish Raneses Mark Raneses
Son : Matt Kern
Musique : Matt Kern