Comment bien choisir son premier flipper ?

Ca y est ? Vous avez envie de passer le cap ? Vous voulez vous faire plaisir avec un premier flipper ? Pinball Mag. va vous aider dans votre choix, et faire de cette étape un bon souvenir.

Les pré-requis à vérifier avant d’inviter un flipper à la maison

Avez-vous la place pour un flipper ?

Sans aucun doute, il s’agit d’une belle machine, mais elle a des inconvénients notables. Tout d’abord elle est volumineuse :

  • Un peu moins de deux mètres de hauteur
  • 1,40 mètre de profondeur avec un mètre de plus en façade pour que le joueur soit à son aise
  • 72cm de largeur au niveau du fronton, la partie la plus large. Pour le coup, pas besoin de plus de place sur les côtés, la caisse au niveau des boutons étant plus étroite que la partie verticale.

Et un détail qui a valu bien des frustrations aux Pinheads peu avertis : vos portes et couloirs font-ils passer votre flipper jusqu’à son emplacement définitif ?

La pièce est-elle bien isolée phoniquement ?

Deuxième inconvénient : un pinball, c’est bruyant. Très bruyant. Et même si vous pouvez baisser le volume voire le couper, la nuisance sonore vient surtout de la partie mécanique. Les bumpers, les slingshots, les batteurs génèrent un niveau de bruit non compatible avec une autre activité dans la même pièce, comme regarder la télé, dormir, ou faire un Scrabble.

Toute la famille est-elle d’accord pour avoir un flipper ?

A chacun ses désirs

La somme de ces contraintes amène à la question fatidique : toutes les personnes de votre foyer sont-elles d’accord pour adopter un flipper ? A moins que vous n’ayez beaucoup de place et une gameroom dédiée à votre hobby, la cohabitation risque d’être difficile avec les réfractaires. Emportez l’adhésion de toutes et tous avant de passer le cap !

Surtout qu’on ne s’arrête généralement pas à une seule machine, l’appétit vient en mangeant…

Les critères de choix d’un pinball et leur pondération

Toute la famille est partante ? Vous avez repéré l’emplacement rêvé pour accueillir la bête ? Passons à l’étape suivante. Nous allons vous lister les critères que vous devez prendre en compte, et ceux qui ne sont pas si importants que cela.

Parmi ces paramètres, l’importance à accorder à chacun d’entre eux ne dépend que de vous, tout comme l’ordre dans lequel vous les appliquez. Il est certain que nous ne les apprécions pas de la même façon.

Flipper neuf, récent ou des années 90 ?

La question qui tue, et qui divisera toujours la communauté : les flippers d’aujourd’hui valent-ils ceux des années 1990 ? Bienvenue dans l’univers de la mauvaise foi, chacun essaye de convaincre l’autre. Alors qu’il n’y a personne à convaincre, chacun ses goûts. Néanmoins voici quelques critères que nous espérons objectifs.

Si la nostalgie est un moteur dans votre choix, que vos yeux s’embuent quand vous évoquez vos parties dans les bars ou les salles d’arcade, alors vous serez probablement sensible au charme des machines des années 80 ou 90. Cette période marque l’âge d’or du flipper, par la qualité et l’originalité des machines mais aussi le nombre de joueurs qu’elle attirait.

En revanche, il vous faudra mettre les mains dans le cambouis car l’usure du temps a fait son œuvre, même sur une machine rénovée. Ces flippers tombent plus souvent en panne qu’une machine récente, d’autant plus qu’une exploitation dans un lieu public les ont beaucoup plus sollicités qu’un usage domestique.

Le dessous d’un plateau particulièrement compliqué : Bram Stoker’s Dracula

Si vous n’avez pas l’âme d’un bricoleur et que vous ne pouvez ou ne voulez pas y consacrer du temps, vous risquez d’être frustré(e). Un jeu d’une trentaine d’années ou plus est un objet de collection qu’il faut entretenir, il n’y a pas d’échappatoire. Bien sûr vous pouvez faire appel à un professionnel, assurez-vous alors de sa réactivité, de sa proximité et de vos finances avant de vous engager.

Si vous optez pour une machine récente, qu’elle soit neuve ou d’occasion, vous limiterez ces désagréments, sans les éviter totalement toutefois. Il y a beaucoup de pièces et de câbles dans un flipper, et les fabricants montent le tout à la main. Malgré les contrôles qualité en bout de chaîne, il arrive souvent qu’il y ait quelques petits réglages à faire, même sur un produit sortant de son carton. Mais l’un dans l’autre, votre jouet neuf ou presque fonctionnera sans problème bloquant la plupart du temps.

Par ailleurs, une machine neuve apporte quelques nouveautés :

  • finis les DMD (ces écrans à gros points oranges), voici venue l’ère des écrans LCD, qui peuvent accueillir des extraits de concerts, de films ou des animations.
  • Des modules connectés font leur apparition sur les machines les plus récentes, afin d’enregistrer ses scores, ajouter des défis ou participer à des compétitions en ligne, ou tout simplement mettre à jour le code.
Module Stern Insider

Pour certains amateurs, ces fonctionnalités font la différence, pour d’autre il s’agit d’une hérésie. A vous de voir !

Pour creuser le sujet, nous vous avons mis de côté un article sur les différentes générations de flipper.

Les marques

Stern versus Jersey Jack Pinball

Plusieurs constructeurs sont en activité à l’heure où ces lignes sont écrites, et vous en retrouverez la plupart dans notre rubrique sur les fabricants de flippers. Stern Pinball est de loin le plus gros acteur actuel, Jersey Jack Pinball le second en volume.

Les marques disparues les plus connues sont Bally, Williams et Gottlieb. Elles ont parcouru les âges pour finalement disparaître au tournant du siècle. Les machines que vous verrez le plus souvent datent des années 1990, et ont été commercialisées par le consortium Bally/Williams.

Le thème

Groupe de musique, cinéma, comics, dessin animé, création originale… Il y en a pour tous les goûts !

Néanmoins les créations récentes ont tendance à s’appuyer sur des licences culturelles connues de toutes et tous. Si vous voulez de la vraie originalité, les machines des années 80 ou 90 vous plairont probablement plus. Après, la plupart des thèmes dits « originaux » ne sont que des resucées d’univers dont nous avons tous les codes, comme la heroic fantasy, les vikings etc…

L’artwork

Même si le thème conditionne souvent l’appréciation que nous avons du visuel général, certains artistes se réapproprient tellement la licence que le flipper devient un support pour leur vision personnelle. On pense très fort à l’artwork du Godzilla par Zombie Yeti. En partant des films nippons marronnasses des années 60 qui lui étaient imposés, il a apposé sa palette colorée et a ainsi complètement revisité l’œuvre originale.

Que c’est vilain !

A l’inverse, certains thèmes pourtant porteurs peuvent être bien foirés, comme les backglasses de Tales From the Crypt ou du Bram Stoker’s Dracula.

Masi tous n’accordent pas la même importance à la qualité visuelle, pour certains le jeu compte plus que le visuel. Ceci me fait une excellente transition.

Le plateau

La qualité d’un plateau se définit à la fois par la qualité des trajectoires de la bille et par les toys qu’il accueille bien sûr.

Côté trajectoires, faisons simple dans l’évaluation :

  • Vous procurent-elles du plaisir ? Des rampes ou des boucles réussies doivent déclencher une petite dose d’endorphine, le sentiment d’avoir accompli quelque chose de chouette.
  • Vous surprennent-elles ? Beaucoup de flippers se démarquent par des trajectoires inattendues, qui marquent la mémoire et donnent envie de relancer une partie.

Les toys que l’on retient sont ceux qui concourent à une expérience unique. On ne parle pas ici de jouets statiques, mais d’éléments qui influent sur le gameplay et le rendent unique. Le Demogorgon du flipper Netflix Stranger Things est l’exemple même du toy autour duquel les mécaniques du jeu ont été conçues. Idem pour le boxeur du Champions Pub, les exemples pullulent.

Le Demogorgon, le toy à basher du Stranger Things !

Suivant les joueurs, les toys font la différence ou sont un argument Marketing qui cache un flow manquant d’originalité. Là, encore, c’est une affaire de goût.

La profondeur de code

Le code informatique d’un flipper exécute les règles du jeu, commande les éléments interactifs du plateau et lance les animations sur l’écran. Quand on parle de profondeur de code, on se focalise sur ses règles. Durant les années 80 sont apparus les premiers flippers « à missions », c’est-à-dire une suite de défis à enchaîner dans un certain ordre pour faire avancer un scénario.

Avec le temps et surtout le changement d’usage, le gameplay a tendance à s’enrichir, certains diront à se compliquer. En effet, dans les bars et salles d’arcade le nombre de parties enchaînées est limité par le porte-monnaie du joueur. A la maison, une fois les milliers d’euros initiaux dépensés, rien n’empêche d’enchaîner les parties pendant des heures. Si les mécaniques de jeu sont trop simples, la lassitude arrive donc plus vite dans un contexte domestique que publique.

Attention, certes la tendance à la complexification des règles est réelle, mais elle comporte beaucoup d’exceptions. Certaines machines des années 90 offrent une profondeur bien supérieure à d’autres des dix dernières années. Avant de choisir votre jouet, il vous faudra décider si vous préférez la simplicité ou la richesse. Voulez-vous jouer une partie de temps en temps ou prévoyez-vous de rester des après-midis entiers devant votre flipper ? Simplicité ou profondeur ?

Où trouver votre flipper ?

On ne le dit pas assez, mais on peut avoir identifié le flipper de ses rêves et ne pas le trouver à la vente. Pour les flippers neufs, pas d’interrogation à avoir : ils s’achètent en carton chez une distributeur officiel. J’insiste sur le caractère officiel qui normalement vous évitera des déconvenues, qu’il s’agisse d’arnaque pure et simple ou de vendeurs peu scrupuleux qui vous laisseront vous débrouiller avec votre carton pourtant acheté à prix d’or.

Pour les flippers de seconde main, soit vous épluchez les forums et les annonces Le Bon Coin, soit vous composez avec le stock disponible d’un professionnel. Honnêtement, surtout si vous n’êtes pas doués en bricolage, il vaut mieux parfois acheter son second choix chez quelqu’un de confiance que son premier choix auprès d’un parfait inconnu.

Quelle est votre aversion au risque et votre capacité à vous débrouiller en cas de problème ? Là est la question.

Les critères de choix qui ne sont pas si importants qu’on le pense

Nous avons fait le tour des points qui nous semblent importants, maintenant voici ceux qui ne le sont pas à nos yeux.

Le prix à la revente

C’est simple : le marché est en hausse, en très forte hausse, et toutes les machines, quels que soient leurs âges, leurs marques ou leurs thèmes sont concernées. Il y a plus de demandes que d’offres, c’est aussi simple que cela. Si vous achetez aujourd’hui et que vous êtes un tant soit peu soigneux avec votre jouet, vous ne perdrez pas ou peu d’argent à la revente.

Le marché peut se retourner, bien évidemment, mais cela concernera alors toutes les machines, donc ne constituera pas un critère de choix. Cet avis ne vaut que pour les flippers à usage domestique, forcément en exploitation les machines s’abîment plus vite.

L’obsolescence programmée et les pièces de rechange

Pendant longtemps les flippers de Stern Pinball ont été considérés comme moins robustes que ceux de la génération d’avant Bally/Williams. Cela fait désormais plus de 20 ans que Stern fabrique le gros des machines, et les premières générations de machines sont toujours en service. Donc même si dans le détail, on peut trouver à redire sur le choix de certains matériaux, on ne peut pas parler d’obsolescence programmée pour les flippers.

Ces machines sont faites pour durer des dizaines d’années sous réserve de bien les entretenir. Et elles tiennent ! N’oubliez pas qu’elles sont conçues pour être jouées dans les bars ou les salles d’arcade, être allumées 8 heures et subir des centaines de parties quotidiennement.

Par ailleurs, les composants de base d’un pinball sont relativement simples, et se trouvent en pièces détachées sur plusieurs sites spécialisés, même pour des modèles vieux de 40 ans. Les toys, uniques à chaque flipper, représentent la partie la plus difficile à remplacer, mais ils font rarement défaut. On se parle de switches, de bobines, d’opto ou d’ampoules le plus souvent, autant de pièces qui diffèrent peu au sein d’une même marque.

Sérieusement, pour vous retrouver coincé avec un flipper irréparable, il faut le vouloir et multiplier les choix hasardeux (marque obscure, ancienne, et disparue depuis).

Budget, plaisir et bricolage

Si vous me forcez à résumer les critères de choix en 3 mots, les voici : budget, plaisir et bricolage

  • Quelle somme max êtes-vous prêt à dépenser ? On vous a fait un article spécifique sur le prix d’un flipper.
  • Quel plaisir vous procure une partie sur le flipper que vous visez ?
  • Quelles est votre capacité à le réparer si besoin ?

J’en rajoute un 4ème qui ne concernera pas votre premier achat a priori : la valeur « de collection ». Perso, je m’en tamponne mais d’autres iront chercher des machines soit rares par leur nombre d’exemplaires en circulation, soit pour leur caractère historique ou innovant.

Nick_O
Nick_Ohttps://pinballmag.fr
Collector of friends who have pinball collections.

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