Les streamers francophones de flippers sont suffisamment rares pour que l’on puisse à peu près les compter sur les doigts d’une main.
Et au milieu de ces quelques passionnés qui diffusent en live leurs sessions de jeu se cache l’un des pionniers du genre qui, après une longue pause de plusieurs mois (presque un an et demi) revient nous partager son envie de rincer en long en large et en travers la moindre machine qui passe sous ses mains expertes ! Il s’agit bien sûr de Seb, de Soirée Flip’.
Soirée Flip’…Un nom évocateur qui pourrait pourtant laisser penser à un joueur casual qui ferait de temps à autres des petites soirées autour d’un flipper, en détente, sans pression, sans beau jeu… Que nenni !
Si le personnage est fort sympathique et a en effet, envie de partager sa passion avec ses « potes de billes » lors de ses fameuses soirées flipper, il n’en reste pas moins un joueur exigeant et persévérant qui aura tôt fait de vous apprendre les rouages d’une machine dans son intégralité au bout de quelques heures de jeu. Et ça, c’est quand il n’essaie pas de vous expliquer comment reproduire les mouvements d’un bon joueur de flipper, que vous tenterez maladroitement d’imiter chez vous en vous disant que ça avait l’air pourtant si simple en vidéo…
Pour son grand retour dans le monde du stream, on s’est dit qu’on allait questionner Seb pour en savoir un peu plus sur l’homme, le passionné mais aussi le joueur. Alors pour une fois, il ne parlera pas de « backhand », « drop catch », « combo » ou autre « wizard mode » mais bel et bien de lui.
Prenez une bière et détendez-vous, ce soir c’est Soirée Lecture !
Sommaire
- 1 Salut Seb, est-ce que tu peux te présenter rapidement pour nos lecteurs ?
- 2 Comment es-tu rentré dans ce milieu alors ?
- 3 C’est donc là que le virus a pris ?
- 4 Ce sont des machines que tu possèdes toujours ?
- 5 Donc tu as craqué à nouveau ?
- 6 Pour quelle raison as-tu fait cette pause ?
- 7 Est-ce que tu peux nous présenter l’équipe de Soirée Flip’ ?
- 8 Comment t’est venue cette idée de streamer des parties ?
- 9 C’est compliqué de mettre en place un stream ?
- 10 C’était quoi ton objectif principal ?
- 11 Quel est ton meilleur souvenir de stream ?
- 12 Quelle est la vidéo dont tu es le plus fier ?
- 13 C’est d’ailleurs ta vidéo qui a eu le plus de succès, comment tu expliques ça ?
- 14 Quelle est ta plateforme pour streamer ?
- 15 Comment tu choisis tes machines pour tes lives ?
- 16 Tu joues en tournoi ?
- 17 Tu es souvent cité en exemple francophone pour la qualité de ton jeu et de tes explications lors de tes lives, comment tu vis ça ?
- 18 On t’a vu revenir récemment dans un live sur le Toy Story 4 après plusieurs mois de pause, c’est le grand come-back de Soirée Flip’ ?
- 19 Quels sont tes futurs projets pour Soirée Flip’ ?
- 20 Quel est ton avis sur le milieu du flipper actuellement ?
- 21 Tu as des flippers chez toi ?
- 22 Quelle est ta machine favorite ?
- 23 Ton avis sur les flippers de nouvelles générations vs. Les « rétroflips » ?
- 24 Tu joues encore en dehors des lives et de tes vidéos ?
- 25 Bon, et ce fameux Toy Story 4 alors, il donne quoi ? Satisfait de cette machine pour ton grand retour ?
- 26 Autre chose que tu veux partager avec la communauté PinballMag. ?
Salut Seb, est-ce que tu peux te présenter rapidement pour nos lecteurs ?
Et bien je m’appelle Seb et j’ai 42 ans. On va dire que je suis un membre plus ou moins actif de la communauté et accessoirement, vidéaste amateur autour du flipper.
Contrairement à pas mal de personnes qui ont la nostalgie des parties de flipper dans les bars, j’ai assez peu de souvenirs de cette époque. J’ai pu jouer quelques fois lors de sorties les week-ends avec mon père, qui faisait des courses en ville et que j’accompagnais dans un café ou lors de fêtes foraines, mais adolescent j’étais plutôt axé jeux vidéo et arcades.
Comment es-tu rentré dans ce milieu alors ?
En 2010, je séjournais dans un Center Park et comme tu le sais, il y a souvent des flippers en exploitation là-bas. En l’occurrence, lorsque j’y étais, il y en avait 3 : Un Family Guy, Un Pirate Of The Caribbeans et je ne me souviens plus du dernier, mais de toute façon il était en panne. C’était des Stern en tous cas, pas forcément de la meilleure époque d’ailleurs, mais même s’ils étaient tout déglingués, je me suis bien amusé dessus. Surtout sur le POTC, malgré les 2€ par partie, je prenais plaisir à voir cette machine pleine de lumières qui clignotaient et je tentais de garder ma bille en vie le plus longtemps possible.
En rentrant, j’en parle à ma femme et je lui dis qu’on aurait largement la place pour en prendre un dans une pièce qui ne sert à rien à la maison. En fouillant pour trouver ma première machine, je découvre les forums et les topics sur les prix. Et forcément, à l’époque ce n’était pas si cher que ça par rapport à aujourd’hui ! Et même si ça restait un petit budget, je me disais qu’au pire je le revendrais au prix acheté.
Je regarde donc les annonces et je trouve un Gateway de Williams dans les Vosges. Je me renseigne un peu sur le modèle, il a un vidéo mode, le thème est fun. Ça pourrait être mon premier mais je veux déjà le voir sur place.
J’appelle donc le vendeur et je vais le voir (A l’époque, je roulais en Mini CountryMan, ça a une importance pour la suite 🙂 ), sans forcément avoir l‘idée de l’acheter tout de suite. Sauf que dès la première partie, je l’ai trouvé cool et j’ai décidé de le prendre… et de le faire rentrer dans ma Mini Countryman… Ben ça ne rentrait pas !
J’avais vu sur forum que si tu dévisses les hinges (ndlr : les équerres qui permettent de basculer le fronton), tu peux plier un peu plus le fronton et comme j’avais peur de tout débrancher car c’était mon premier et ben j’ai fait ça. J’ai posé le fronton à côté de la caisse avec la couette de fils qui sortait à côté, je ne te raconte pas le voyage bien sympa avec la tête dans le volant car j’avais du avancer le siège au max ! En rentrant, j’ai été sonner chez le voisin pour lui réquisitionner ses gamins pour me filer un coup de main et lui faire passer les portes. Et dis-toi, qu’après cette épreuve, une fois tout remonté, ça fonctionnait !
C’est donc là que le virus a pris ?
On peut dire ça oui. Quelques semaines après, j‘avais déjà des choses qui ne marchaient plus sur le Gateway et puis j’avais envie d’en avoir un autre car je jouais tous les jours.
A l’époque, je regardais beaucoup de vidéos (américaines du coup), notamment PAPA Pinball. J’essayais de reproduire les mouvements même si ce n’était pas facile.
Malgré tout, en s’accrochant, la courbe de progression augmente, tu n’as plus peur de laisser rebondir la bille, tu arrives à faire des mouvements, tu te vois progresser, tu vois ton High Score qui augmente et tu te rends compte que c’est un jeu qui fait appel au skill.
Même si c’est moins vrai pour les modèles anciens ou certains designers qui laissent une plus grande part au hasard que d’autres.
J’ai continué à regarder des vidéos et 6 mois plus tard j’ai flashé sur le World Cup Soccer 94 de Bally. A l’époque, j’en vois un à vendre en Alsace (Bon, ce coup-ci je n’ai pas fait la même erreur, j’ai pris la bagnole de mon père !) et j’avais mon deuxième flipper. C’est pratique car si tu veux restaurer le premier, tu peux continuer à jouer sur le deuxième. Sans parler du fait que tu peux varier les plaisirs.
A cette même époque sortait Pinball Arcade de Farsight Studio (ndlr : Nous vous en parlions dans cet article), j’ai donc pu acheter des packs de tables et tester pleins de flipper en virtuel. J’ai fini par flasher sur le Cirqus Voltaire, une machine magnifique avec son écran sous la vitre, Monsieur Loyal qui se cache dans le plateau, bref… après quelques recherches en Allemagne où les modèles proposés étaient entièrement refaits et trop chers, j’ai contacté la famille Loose et j’ai acheté mon premier flipper à distance, livré sur palette.
Ce sont des machines que tu possèdes toujours ?
Non, pas du tout, j’ai tout revendu assez vite d’ailleurs, après avoir vu une vidéo sur la sortie du AC/DC de Stern. Ça me faisait rêver mais c’était clairement plus cher. J’ai longtemps hésité et puis j’ai finalement vendu les trois pour me payer un AC/DC Premium. Et je n’ai absolument pas regretté tellement ce flipper est fou ! Un son de dingue et une ambiance qui envoyait du lourd mais du coup, je n’avais plus qu’un seul flip…
Donc tu as craqué à nouveau ?
Et oui ! Un an plus tard, Jersey Jack Pinball arrivait sur le marché et sortait le Wizard of Oz. Je connaissais déjà Christophe Lienard qui était devenu un ami après m’avoir invité à jouer dans sa gameroom quelques temps auparavant.
Il me dit à l’époque qu’il va devenir revendeur officiel JJP et qu’il y a 6 WOZ qui arrivent bientôt chez lui dont encore un modèle pro dispo à la vente, j’ai dit banco !
(Note que dans la photo du tout premier départ des modèles NIB des usines de JJP, il y a 6 modèles. Ce sont ceux qui partaient vers l’Europe et le mien était dans le lot. J’ai donc eu un des 6 tous premiers modèles, c’est classe non ?)
Par contre, passé l’effet waouh visuel, j’étais un peu frustré car à l’époque, le code n’était pas tout à fait terminé. Après ce qui était bien malgré tout, c’est qu’il y avait des mises à jour régulières donc j’ai pu suivre au fur et à mesure l’évolution et finir par connaitre par cœur le code du jeu. L’avantage c’est que j’ai pu expliquer à tous mes potes comment y jouer. Au final, tout le monde a pu apprécier ce flip et ça reste une belle machine, fidèle au film.
D’ailleurs j’ai pu la prêter pour deux éditions du Festiflip (ndlr : un salon de flipper qui a eu à Saint Etienne entre 2012 & 2015) où il y a pu avoir jusqu’à 6 exemplaires présents sur le salon, l’année où Jack Guarnieri a fait le déplacement.
Ensuite j’ai eu tout un tas de machines diverses et variées, allant du The Shadow, EightBall, Lord Of The Ring, Star Trek, Metallica ou encore Total Nuclear Annihilation jusqu’à une grosse pause avec quasi plus aucune machine chez moi.
Pour quelle raison as-tu fait cette pause ?
Pour deux raisons principales.
La première c’est que je ne me faisais plus forcément plaisir au travers de mes lives et que je ne voulais surtout pas que ça devienne une contrainte.
Et l’autre raison c’est que je suis un grand fan de la marque TESLA et si je voulais pourvoir m’offrir ce genre de jouet, le calcul était assez simple : Je pouvais m’en prendre une si je vendais tous mes flips et ma voiture de l’époque. Du coup, maintenant je roule avec une voiture de Youtuber ! Et j’adore ça ! 🙂
Est-ce que tu peux nous présenter l’équipe de Soirée Flip’ ?
Soirée Flip’ c’est surtout moi en fait. La première vidéo était avec mon pote Jean-Phi car l’exercice d’être tout seul pour jouer et de lire en même temps les commentaires est très compliqué, c’était plus facile de se répartir les tâches au début.
Ensuite j’ai fait pas mal de vidéos tout seul et puis certaines avec des invités pour varier un peu. Mais tu te rends compte qu’avec un invité ça va, à plusieurs par contre c’est compliqué. Tu n’as plus aucune interactivité avec le tchat et ça ressemble très vite à une grosse soirée privée entre pote, mais filmée.
Du coup je ne pense pas le refaire. Ça ne correspond pas trop à ce que j’aime regarder ou ce que j’aime faire. J’ai toujours voulu faire des vidéos de gameplay propres avec une belle qualité d’image et un son très clean, un peu à la manière d’IE Pinball (même si je n’ai pas les mêmes moyens).
Comment t’est venue cette idée de streamer des parties ?
Alors c’est clairement une adaptation des vidéos qui existaient sur le marché américain à l’époque. Ça me plaisait de les regarder, j’avais un niveau de jeu pas trop dégueu donc j’ai eu envie d’essayer d’en faire, mais en français. Je pense que j’étais l’un des premiers à faire un stream de ce type en France à l’époque.
C’est compliqué de mettre en place un stream ?
C’est comme tout, c’est un exercice qui s’apprend avec l’expérience.
Niveau matos, j’ai démarré comme n’importe quel streamer à l’époque, avec une webcam et une snowball de Blue pour la prise de son. Ensuite j’ai rajouté des caméras, mais c’était une galère pas possible, il fallait gérer les paramètres différents pour chaque caméra, les drivers qui n’étaient pas fait pour, les ports USB sursollicités, le PC qui se met en veille au moment où tu veux démarrer ton live. Bref, c’était un bordel sans nom.
Et puis petit à petit, je me suis construit mon set up au fil des années. Je suis passé sur des caméras en 60 fps (que tu commandes aux US car en France les mêmes modèles sont limités à 50 fps), une table de mixage pour faire du direct audio jusqu’à avoir mon set up actuel qui fait bien le job.
Pour le Layout (ndlr : la configuration des différents éléments du flipper et du joueur présenté à l’écran), j’ai fait comme pleins de streamers, j’ai pris celui de DeadFlip et je l’ai adapté, notamment pour les écrans LCD grands formats chez JJP.
Et pour commenter tout en jouant, disons que j’ai un avantage : Avant de faire des lives j’expliquais souvent à mes potes le gameplay de tel ou tel flipper tout en jouant, donc je n’ai pas besoin d’être hyper focus, ça aide. C’est plus côté tchat que j’ai du apprendre à contrôler la bille pour pourvoir lire tous les messages.
C’était quoi ton objectif principal ?
C’était vraiment d’expliquer les règles pour scorer un maximum et présenter les stratégies pour creuser le gameplay d’une machine jusqu’au bout.
Mais avant de le faire en vidéo je le faisais déjà avec mes potes. Disons qu’au lieu de répéter plusieurs fois la même chose, c’était plus simple de le mettre en vidéo afin d’en faire profiter plus de monde.
Quel est ton meilleur souvenir de stream ?
Alors je dirais la vidéo sur le Batman 66 où je suis monté à 352 milliards. J’ai complètement cassé le jeu car j’ai réussi à lancer 2 wizard modes en même temps ! Je pense que c’est un bug dans le code parce que la logique de points n’a plus aucun sens si tu stack deux wizard modes sur ce flipper.
Il y a celle du Theatre Of Magic aussi. J’étais censé faire une première partie de démo et en fait, dès la première bille j’ai claqué 13 milliards… En gros j’ai fait un tour de compteur car le flipper n’est pas prévu pour monter à plus de 10 milliards. Il y avait tellement de bonus que l’écran n’arrivait même pas à tous les afficher. La blague, c’est que je n’ai même pas pu rentrer mon nom au tableau des scores car comme le flipper n’est pas prévu pour un tel score, il a cru que j’avais fait (que) 3 milliards 🙂 !
Sinon j’ai adoré les lives du confinement avec la communauté, les soirs. C’était un moment très anxiogène cette pandémie donc ça permettait de garder le contact avec tout le monde et de sortir un peu de notre quotidien. En plus j’avais pas mal de belles machines à l’époque : Twilight Zone, Iron Maiden, Addams Family…
Quelle est la vidéo dont tu es le plus fier ?
Sans conteste, le tuto sur « comment devenir un bon joueur de flipper ». Même si je trouve le son pas terrible, je suis assez fier du résultat.
C’est d’ailleurs ta vidéo qui a eu le plus de succès, comment tu expliques ça ?
Tout simplement parce que ça n’existe pas ailleurs (à ma connaissance). C’est plutôt du contenu américain généralement, et encore, je ne suis même pas sûr qu’une vidéo récap de tous les mouvements existe aux US.
L’idée là aussi, c’était d’éviter de répéter plusieurs fois à tout le monde les différents mouvements et d’en faire profiter tous ceux qui veulent progresser. Comme dans n’importe quelle discipline, il faut s’entrainer donc c’est un complément utile je pense.
Quelle est ta plateforme pour streamer ?
J’ai commencé sur Twitch les premières années, mais très vite je me suis rendu compte que si tu n’es pas partenaire référencé, tu n’as pas de bande passante garantie lorsque tu stream. En gros, tout ceux qui avaient une petite connexion ne pouvaient pas voir les lives donc ça limitait un peu plus le nombre de vues. J’ai tenu comme ça pendant 2 ans avant de passer sur Youtube, car là-bas il n’y avait aucune limitation sur le flux vidéo.
Au fil du temps, j’ai eu de plus en plus de demandes pour soutenir la chaine, notamment avec un Tipeee (ndlr : plateforme de rémunération volontaire pour les artistes et créateurs de contenus). Mais je ne voulais pas forcément être redevable de quoi que ce soit donc je suis passé sur Twitch à nouveau, en me limitant à du stream en 720p pour que tout le monde puisse me suivre. C’est quand même mieux pensé que Youtube pour suivre les créateurs de contenus. J’y suis toujours aujourd’hui, Youtube ne sert que pour les rediffusions (qui sont d’ailleurs coupées et remontées pour qu’elles soient moins longues).
Comment tu choisis tes machines pour tes lives ?
C’est très dur pour moi de faire un live sur une machine que je n’aime pas. J’ai besoin de prendre plaisir à jouer pour faire prendre du plaisir aux gens qui regardent. C’est donc toujours sur des flippers pour lesquels j’ai un affect. J’ai eu plusieurs propositions pour streamer chez d’autres propriétaires de machines qui ne me plaisaient pas forcément, mais j’ai toujours refusé.
Les seules exceptions que je fais sont pour les nouveautés car là c’est la surprise, parfois c’est top et puis parfois tu tombes sur The Munsters… 🙂
Tu joues en tournoi ?
Disons que j’ai fait un peu de compétition même si je n’ai jamais eu des résultats faramineux. Le tournoi c’est une ambiance et un état d’esprit vraiment particulier, tu peux être très bon en solo et perdre tous tes moyens en tournoi.
Je me suis rendu compte que la compétition ce n’était pas pour moi donc j’ai lâché l’affaire.
Je me mettais tellement la pression que je repartais systématiquement déçu et je ne m’amusais pas.
On va dire que je reste un bon joueur à la maison, entre pote mais pas dans le cadre de la compétition. Mais dans mes connaissances, j’ai des personnes qui ont un skill bien supérieur au mien et qui s’éclatent en tournois.
Tu es souvent cité en exemple francophone pour la qualité de ton jeu et de tes explications lors de tes lives, comment tu vis ça ?
En exemple peut-être, en référence non ! 🙂 Je reste un joueur moyen/bon, disons que j’arrive à plutôt bien à contrôler ma bille mais j’ai toujours du à mal viser de manière constante. Quand je vois certains joueurs capables de viser 100 fois le même endroit sans broncher, je te garantis que de mon côté je fais un caoutchouc au bout du troisième tir ! Mais comme je contrôle bien la bille j’arrive à compenser.
Contrairement à des joueurs « pros » comme Franck Bona, moi je ne m’adapte pas tout de suite à une machine, j’ai besoin de l’apprivoiser là ou d’autres assimilent le gameplay très vite.
On t’a vu revenir récemment dans un live sur le Toy Story 4 après plusieurs mois de pause, c’est le grand come-back de Soirée Flip’ ?
Disons que j’ai connu une période où je finissais par ne plus prendre de plaisir à faire mes lives donc j’ai pris une pause plutôt que faire des vidéos sous la contrainte. Je pense que ça se serait vu à l’écran de toute façon. J’en ai aussi profité pour jouer chez des potes en mode « chill » sans trimballer tout mon matos pour streamer.
Là je reviens par pur plaisir sur les flippers qui me branchent et pour tester les nouveautés. Sachant qu’il faut aussi que je puisse m’habituer à la machine donc ça sera idéalement sur un flipper que j’ai à la maison ou lorsque j’ai des opportunités, comme le Toy Story 4.
Mais pour une reprise après un an et demi de pause, c’était plutôt une belle réussite. On avait 80 personnes en live, c’était cool.
Quels sont tes futurs projets pour Soirée Flip’ ?
J’aimerais vraiment faire du commentaire live sur un tournoi. J’adore regarder les tournois américains qui sont commentés où les mecs poncent des jeux jusqu’au bout, quitte à « hacker » le code d’un jeu en exploitant les failles, c’est du jeu/spectacle et c’est vraiment sympa à regarder.
Sinon peut-être faire la suite du tuto « comment devenir un bon joueur de flipper », mais ce n’est pas pour tout de suite. Le montage, c’est long et fastidieux et je n’ai pas envie que ce soit une corvée.
Du reste, comme je te l’ai dit, je vais faire quelques lives en solo en fonction des jeux qui viennent.
Quel est ton avis sur le milieu du flipper actuellement ?
Ça va s’arrêter quand, cette flambée des prix ? J’ai toujours la barre psychologique des 10k€ qui m’empêche d’acheter un flipper au-delà de ce tarif mais on l’a déjà dépassé pour de nombreux modèles… Est-ce que la bulle ne va pas finir par péter un jour ?
En ce moment, je vois toutes les collections qui partent en vrille. Typiquement l’horlogerie de luxe a la même problématique que le flipper, ils ne peuvent pas répondre à la demande. Tu n’arrives même pas à commander une Rolex Daytona en boutique, et si jamais par miracle c’était le cas, tu fais x3 à la revente dès la sortie du magasin ! A se demander si ça ne devient pas juste un objet d’investissement, à la manière d’une valeur boursière. Pour le flipper, on a l’impression que c’est pareil. C’est dommage pour les passionnés.
Tu as des flippers chez toi ?
J’ai un The Shadow et Johnny Mnemonic qui sont à moi et j’ai aussi quelques machines de prêt, en ce moment j’ai un Godzilla Premium par exemple.
Quelle est ta machine favorite ?
D’un point de vue sentimental, je dirais The Shadow. Je ne me lasse jamais de ce flipper même s’il me met des baffes continuellement car il est vraiment difficile, il faut avoir un certain niveau pour l’apprécier car il est très punitif.
Et en récent, mon gros coup de cœur c’est le Godzilla. Il est incroyable ce flipper et ultra original.
Je n’ai vu personne en parler mais je pense qu’il est inspiré du flipper virtuel « Time Machine » de Pro Pinball (ndlr : nous avions mentionné ce jeu dans cet article), sauf que là c’est pour de vrai ! Mais globalement je trouve que tous les jeux de Keith Elwin sont top.
Ton avis sur les flippers de nouvelles générations vs. Les « rétroflips » ?
C’est vraiment deux approches différentes. Tous les flippers de nouvelle génération sont dotés de règles et de gameplay ultra complets et très profonds.
Pourtant si tu regardes les hits de l’époque, ils sont simples dans le code mais ça n’en fait pas de mauvais jeux, au contraire ils sont même encore très demandés aujourd’hui. Même si tu voyais la fin avec le Wizard Mode, tu enchainais ta partie et tu continuais à scorer.
Aujourd’hui je pense qu’on est vraiment passé des jeux à score à des jeux à histoire, avec un scénario, une vraie fin (tu as certains flippers qui se coupent une fois le jeu terminé) comme avec la fin d’un film ou d’un jeu vidéo.
C’est probablement lié au changement de cible visée (Exploitation vs. Particuliers)
Tu joues encore en dehors des lives et de tes vidéos ?
Oui mais par pur plaisir sur mes machines, chez des potes ou en salle de jeux et clairement plus tous les jours contrairement à avant, du coup je me lasse moins !
Bon, et ce fameux Toy Story 4 alors, il donne quoi ? Satisfait de cette machine pour ton grand retour ?
C’est un flipper à l’ancienne, sans grande profondeur dans le code. Ça sera probablement une très bonne machine de bar dans laquelle tu mets ta pièce et tu t’éclates rapidement mais tu n’auras pas forcément de grosse complexité. Tu sens que le wizard mode n’est pas si compliqué à aller chercher.
Après, on voit bien les envies et les aspirations de Pat Lawlor qui nous ressort l’idée de la fête foraine. Perso je ne suis pas forcément fan de ça. Et au-delà de ça, la VF est tellement dingue qu’on se demande s’ils n’auraient pas pu faire une localisation française pour qu’on ait les voix si emblématiques bien de chez nous.
Surtout que ce n’est pas tellement le genre de truc que tu peux changer sur un JJP, c’est assez verrouillé de ce côté-là.
Autre chose que tu veux partager avec la communauté PinballMag. ?
J’espère que ça n’a pas été trop long et que ça va vous plaire, on se retrouve prochainement pour un nouveau live !
On remercie chaleureusement Seb pour sa disponibilité et la qualité de ses échanges. On vous invite à le retrouver sur ses réseaux sociaux et sa chaine Twitch.